Aux Apérals, Jean-Noël Masson déclame les rêves des passants

Abonnés
  • Une harangue poétique qui touche aux plus profonds des individus.
    Une harangue poétique qui touche aux plus profonds des individus.
Publié le
CORRESPONDANT

En marge des Apéral, un étrange "spectacle dans le spectacle" est donné à voir au public chaque jeudi. Celui monté par le comédien anianais Jean-Noël Masson qui propose ni plus ni moins de porter haut les rêves des passants en les déclamant à la façon d’un slam. Un projet aussi décalé que poétique que nous présente l’artiste.

Comment ce projet a-t-il vu le jour ?

Alphonse, l’un des responsables des Apérals, m’a proposé de faire quelque chose, d’utiliser mon métier de comédien à cet endroit-là. Déclamer en public, j’aime bien. Et puis après, j’ai eu l’idée du rêve car l’Apéral, c’est un peu un rêve qui se réalise pour notre village.

Le rêve n’est-il pas la dernière richesse universelle ?

Oui, je suis d’accord, évidemment. Mais une richesse universelle qui se perd car les gens ne se permettent plus de rêver, d’imaginer d’autres possibles. On leur a peut-être enseigné ou on les a obligés à regarder le monde tel qu’il est. Je crois d’ailleurs que c’est Cervantès qui dit "La plus grande des folies, c’est de voir le monde tel qu’il est et plus comme il pourrait être !". C’est une phrase qui m’a inspiré.

Concrètement, comment cela se passe ?

J’ai une boîte où les gens peuvent déposer leur rêve, irréalisable ou qui ne demande qu’à se réaliser. Et ce matin (jeudi 9 mai, NDLR), pour la première fois, je me suis installé au marché, avec deux chaises, une table et cette boîte. C’était très rigolo car j’ai pu discuter avec des gens, une vieille dame qui rêvait de ne plus être seule chez elle, d’autres personnes qui se disaient "c’est vrai que l’on ne rêve plus"… Et puis donc, ces rêves, je les déclame ou je les slame en public, pendant la pause des musiciens. En général, je fais ça sur une musique. La semaine dernière, j’ai envoyé quarante rêves en sept minutes !

Un rêve vous a marqué ?

On ne l’a fait qu’une fois (sans compter la soirée du 16 mai NDLR), mais celui qui m’a le plus marqué, il était tout simple. C’est juste quelqu’un qui rêvait que l’un de ses collègues, le lundi matin, lui dise juste une fois, "Wouah, t’assures dans ce que tu fais !". Je trouvais ça chouette d’oser le dire !

Confiez vos rêves à Jean-Noël les jeudis, de 18 h à 20 h 30 sur la place Sanier.

Correspondant Midi Libre : 06 03 15 26 05

Cet article est réservé aux abonnés
Accédez immédiatement à cet article
2 semaines offertes
Cet article est réservé aux abonnés
Accédez immédiatement
à cet article à partir de
2,49€/mois
Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?