À l’occasion du 1er mai, plongée dans Béziers la rebelle

  • La guide Sarah Collado, devant la fresque de la révolte vigneronne de 1907.
    La guide Sarah Collado, devant la fresque de la révolte vigneronne de 1907. - F.Faux
Publié le , mis à jour

Une visite guidée permet de se replonger dans les tourbillons de la révolte de 1907, et d’autres épisodes historiques pendant lesquels les Biterrois ont revendiqué leurs droits contre le pouvoir central.

À Béziers, la ferveur revendicatrice des 1er mai varie en fonction de l’union syndicale plus ou moins achevée, de la politique des gouvernements en place, et comme partout de la météo. Mais pour Sarah Collado, cette journée internationale des revendications salariales des travailleurs prend toujours une saveur particulière quand elle se déroule dans "Béziers la rebelle".

La jeune guide qui travaille pour l’office du tourisme a mis en place cette visite car la cité de Riquet, selon elle, brille d’abord par son opposition farouche, et répétée, au pouvoir central. "Rebelle, cela veut dire agir, même physiquement, contre le pouvoir", explique-t-elle. Son tour passe bien sûr par la fresque de la révolte vigneronne de 1907, à l’angle des rues Saint-Jacques et des Capucins : "150 000 personnes dans les rues de Béziers, 60 femmes des halles qui vont à l’hôtel de ville pour pousser le maire à la démission, le régiment du 17e de ligne qui pose les armes…" Ces événements font maintenant partie de l’histoire nationale, mais ils sont loin d’être isolés.

La visite commence devant le théâtre, où une plaque rappelle le sacrifice des "fusillés de Béziers". "Dans la nuit du 6 au 7 juin 1944, de jeunes résistants partent vers le maquis. Ils sont arrêtés au lieu-dit de Fontjun, par les Allemands, qui font 18 prisonniers. Parmi eux, Juliette Cauquil, qui crache sur un officier." Ils seront tous fusillés, devant les Biterrois forcés d’assister au spectacle.

Seul contre tous

Un peu plus loin, à l’église de la Madeleine, un sombre tableau évoque l’assassinat en ce même lieu de Raymond Trencavel 1er, qui régnait au XIIsiècle sur la région, par les bourgeois de la ville. "On voit un couteau, une épée, un poignard, décrit Sarah Collado, chacun a porté un coup"… Comme dans un roman d’Agatha Christie. Nous sommes en plein Moyen Âge, mais déjà, "les Biterrois veulent supprimer le pouvoir"

La rébellion, ici, prend aussi la figure du sauveur, seul contre tous. Au musée Fayet, un tableau haut en couleur raconte le fameux sac de Béziers, le 22 juillet 1209, par une armée de croisés venus faire la chasse aux Cathares. Un homme debout fait face à une cavalerie qui déboule d’une rue du centre-ville ; une femme, depuis sa fenêtre, ne peut que jeter une chaise sur les ennemis… "Cela fait un siècle que les Biterrois jouissent d’une certaine liberté sous un régime consulaire. Ils refusent de livrer les Cathares. Ils veulent garder leur indépendance et ne pas être intégrés au domaine du roi de France".

Un mec musclé qui défend sa ville

L’autre héros solitaire, Pepezuk, est représenté par une statue romaine près des halles. Selon la légende, lors de la prise de Béziers par les Anglais en 1355, il les empêcha seul d’entrer dans la rue principale, qui reçut pour cela le nom de rue Française. "Après la croisade des Albigeois, la ville avait besoin d’un héros, d’un mec musclé qui défend sa ville", commente Sarah Collado. La statue, vénérée à partir du XVIIe siècle, est badigeonnée d’un lait de chaux lors des fêtes annuelles des Caritats (cette année le 11 mai).

Et la leçon de choses se poursuit place des Bon-Amis, près de la cathédrale, où un chapiteau sculpté rappelle la révolte des menuts : "Les pauvres se soulèvent et vont tenir la ville pendant 17 jours, raconte la guide. Le nouveau gouverneur va arriver et pendre les révoltés… Il venait du Nord de la France". Juste à côté, place de la Révolution, une statue du sculpteur Injalbert évoque Casimir Péret, simple bouilleur de cru devenu maire de la ville, puis chef de l’opposition au coup d’Etat de Louis-Napoléon Bonaparte. Arrêté lors d’une manifestation en 1851, il finira ses jours au bagne de Cayenne.

Des visites "Béziers la rebelle" seront organisées les 3, 17 et 31 juillet. Tarif de 6 à 8 euros. Informations au 04 67 01 85 31 et sur le site de l'office du tourisme.

 

Ménard le rebelle ?

Cet esprit rebelle, rétif aux ordres du pouvoir central, est-il aujourd’hui incarné par le maire de la ville ? La guide, devoir de réserve oblige, garde le silence. Mais un Biterrois, familier des visites de l’office du tourisme, a son avis sur la question : "Il monte une crèche de Noël dans la mairie quand on lui dit de ne pas le faire, il refuse de procéder à des mariages, on le voit toujours faire le buzz à la télé avec de nouvelles annonces… Oui, Béziers la rebelle, c’est une idée qui doit bien lui plaire."

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Les commentaires (1)
Ha oui Il y a 15 jours Le 30/04/2024 à 08:15

IL est peut être rebelle , mais il n'est pas d'origine , et là que pour un temps!On ne peut pas le surnommer Thierry la fronde , car c'est le prénom du suivant !