Escale à Sète 2024 parrainée par l’Ifremer : "Donner un corps scientifique au festival des traditions maritimes"

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  • Maria Ruyssen, directrice de la station Ifremer de Sète.
    Maria Ruyssen, directrice de la station Ifremer de Sète. DORIAN CAYUELA
Publié le , mis à jour

L’Institut français de recherche pour l’exploitation de la mer parraine Escale à Sète 2024. Maria Ruyssen, la directrice de la station sétoise depuis trois ans affirme le lien avec les gens de mer.

Quel est le lien entre l’Ifremer, le patrimoine et les traditions maritimes de Sète ?

Justement c’est ce que nous travaillons dans le cadre du parrainage à Escale à Sète. Nous ne sommes pas médiateurs scientifiques, mais le parrainage que nous avons sur le festival nous oblige, en tant qu’institution scientifique, à travailler notre lien au territoire, à son histoire. Nous menons un travail de collectage des pratiques de pêche, de conchyliculture locales mais aussi de ceux qui viennent d’ailleurs et qui témoignent de leur rapport à leur pratique comme à la nature. On s’aperçoit de similarités et des solutions qu’ils ont pu mettre en œuvre. Comme les Japonais qui ont été solidaires avec la France quand les bassins d’huîtres ont été décimés par une épidémie dans les années 70 et que l’huître japonaise a permis de sauver une profession. Et inversement. On leur apporte des modules expérimentaux en eaux calmes. Et eux, ils ont un projet de restauration des palourdes, pour lequel nous avons tissé une collaboration.

Le lien semble particulier à Sète entre les professionnels et l’Ifremer ?

Le lien avec les professionnels, c’est le travail que nous faisons depuis années. C’est mon cheval de bataille. On reconstruit le partenariat en s’appuyant sur les politiques publiques. On estime qu’ils sont capables d’être sentinelles du milieu marin. Ils ont les clés pour structurer leur avenir et pour nous alerter sur ce qui est anormal par rapport à avant. On retient souvent le fait que l’on rende des avis scientifiques qui peuvent donner de nouvelles normes et aussi des réductions d’activité. On livre des diagnostics mais parfois, on n’a pas de solution, comme sur le poisson bleu (sardine, anchois dont la taille se réduit, NDLR) par exemple, et on ne sait toujours pas quoi faire. Mais là Escale, c’est l’occasion de célébrer ce travail de collaboration.

Escale est-il le moyen de mieux faire connaître le travail de l’Ifremer ?

L’Ifremer n’est pas dimensionné pour répondre à toutes les demandes, mais les chercheurs sont très impliqués. C’est une mine d’or, une foule de projets, de capacités à valoriser, de résultats à diffuser avec le travail pédagogique que cela implique. D’où ces moments de transfert de connaissances construits avec Escale. On a un énorme travail avec les scolaires, 500 enfants du CM1 à la cinquième sur une demi-journée pour donner envie d’apprendre mais aussi de protéger la nature, de sauver les professions qui en vivent et qui ont des savoir-faire inédits, car nous n’avons pas de connaissance quotidienne pragmatique du milieu.

L’Ifremer a également ses marins embarqués, qui sont-ils ?

Un scientifique n’est pas forcément quelqu’un derrière un bureau. Certains embarquent sur des navires de la flotte océanographique française pour de longues campagnes, se confrontent aux aléas du milieu marin. Comme sur l’Europe, qui opère les campagnes de surveillance de plusieurs semaines en Méditerranée avec un équipage Genavir (Genavir est une compagnie maritime opérant principalement les navires de la Flotte Océanographique Française, ces marins accompagnent les scientifiques, NDLR). On le célèbre aussi à Escale à travers une exposition.

Quel est le rôle de l’Ifremer en vue du parrainage Unesco d’Escale à Sète pour la protection du patrimoine maritime ?

Nous parrainons Escale depuis 2022 et nous voulons l’ancrer dans une vraie fonction pour que cette démarche soit utile. C’est-à-dire que nous souhaitons ainsi donner un corps scientifique au festival sur le volet de la protection du patrimoine maritime vivant. On aide le festival à poursuivre leur labellisation Unesco en contribuant par exemple aux ateliers gratuits, à la constitution d’un village sur le thème de l’environnement et à la transmission de la culture scientifique de qualité. Nous avons un énorme travail avec nos partenaires envers les scolaires du CM1 à la cinquième avec des ateliers gratuits pour 500 élèves dont un à la rencontre des délégations internationales. De même pour le grand public. L’Unesco c’est du long cours avec un projet scientifique d’ethnographie sociale à la clé.

Ce jeudi 28 mars à 17 h, pour l’inauguration du village environnement, l’artiste Gauthier Fleuri réalisera une performance autour de la Cité des Poissons, une œuvre faite de coquilles construite avec les jeunes de la Mission locale d’insertion et destinée à être immergée en tant qu’abri sous-marin.
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