Pénuries de carburant : grèves, pipelines, restrictions... pourquoi les stations-service sont plus touchées dans le Sud ?

  • Pourquoi le Sud est-il plus touché par les pénuries ?
    Pourquoi le Sud est-il plus touché par les pénuries ? ILLUSTRATION MAXPPP
Publié le , mis à jour

Depuis la mise à l'arrêt des principales raffineries française à cause de la grève contre la réforme des retraites et son passage en 49.3 jeudi 16 mars, de plus en plus de stations-service manquent d'un ou plusieurs carburant. Pourquoi le Sud est-il le plus touché par le phénomène ? 

C'est dans le Sud que la situation est la plus délicate. Alors que 6 sites de raffineries et bioraffineries sur 7 sont touchés par des mouvements de grève ce 22 mars, certains départements voient de plus en plus de stations manquer d'essence ou de diesel. Près de 861 stations sont en rupture totale et 1 083 en rupture partielle.

Le Sud de l'hexagone souffre de nombreuses ruptures de carburant, à la veille d'une nouvelle journée de grève intersyndicale, de surcroît la première depuis le recours au 49.3 jeudi 16 mars. Face au risque de prolongement des grèves, le gouvernement a commencé à réquisitionner du personnel afin d'assurer un minimum de production dans les raffineries et dépôts de carburants.

Près de Marseille, des violences ont éclaté à l'arrivée des autorités pour réquisitionner les travailleurs du site de Fos-sur-Mer le 21 mars. La procédure est valable pendant 48 h et concerne 3 salariés par relève (créneaux de 5 h à 12 h, 12 h à 20 h et 20 h à 5 h), a précisé Agnès Pannier-Runacher au Point. Le but est d'écarter tout blocage complet, pouvant déboucher sur une pénurie.

Les raffineries de la région touchées

La bioraffinerie TotalEnergies de la Mède, la raffinerie Esso-ExxonMobil de Fos-sur-Mer et de Lavéra dans les Bouches-du-Rhône et la raffinerie TotalEnergies de Feyzin dans le Rhône subissent des grèves. Le ravitaillement par camion-citerne est réduit depuis ces sites ou sinon, il est plus long depuis d'autres régions.

Si l'approvisionnement des stations se fait par camion, c'est sans compter les oléoducs qui permettent de couvrir de longues distances. La pipeline Méditéranéenne-Rhône (PMR), alimente la région lyonnaise et la Côte d'Azur depuis Fos-sur-Mer, tandis que le Sud-Ouest est approvisionné par camion. Une deuxième pipeline, entre Fos et Manosque dans les Alpes-de-Haute-Provence transporte le carburant entre le Grand Port de Marseille et les cavités souterraines de Manosque, indique le Monde.

Beaucoup de stations comptent sur ces oléoducs, qui prennent tous deux leur source sur un site en grève, une situation qui paralyse une part non négligeable de leur approvisionnement.

Concernant les 200 dépots affectés par des grèves en France, rappelle RTL, 21.9 % sont en Provence-Alpes-Côte-d'Azur avec 5.13 millions de mètres cubes par an, en deuxième position derrière la Normandie avec 28.1 % du stockage. Les grèves de la région peuvent affecter un cinquième des stations-service, les premières touchées étant les plus proches de ces sites de dépôts méditerranéens.

Hausse de la demande

Ce week-end, c'est à Marseile qu'ont été constatées les premières files d'attente devant les stations-service, une situation qui a suscité une augmentation de la fréquentation des stations afin de s'approvisionner en carburant avant le risque planant de pénuries.

Le 13 mars, Olivier Mateu (CGT), expliquait à nos confrères de BFMTV que la grève de 24 h allait avoir lieu et qu'il recommandait aux automobilistes de faire le plein. Le lendemain, alors que le gouvernement annonce son recours au 49.3 pour faire passer la réforme des retraites à l'origine des grèves, le mouvement est prolongé.

Encouragés à s'approvisionner par le risque de pénuries, en particulier dans le Sud où les salariés des raffineries se sont très tôt engagés dans un mouvement de grève, les automobilistes se sont rués vers les stations, creusant inévitablement les réserves de carburant.

Résultat : mardi 21 mars, 54 % des stations-service des Bouches-du-Rhône manquaient d'un type de carburant et 41 % étaient totalement à sec. Dans le Gard, le Vaucluse, les Alpes-de-Haute-Provence, le Var et les Bouches-du-Rhône, des restrictions ont été mises en place pour limiter les risques de pénuries.

[#carburant ] Arrêté préfectoral pour réglementer la distribution de produits pétroliers dans le département

⚠️À compter du lundi 20 mars et jusqu’au jeudi 23 mars à minuit, sur l’ensemble du #Gard

✅ mesures à retrouver sur https://t.co/rO0YaQjcaR pic.twitter.com/caXMftccEa

— Préfète du Gard (@Prefet30) March 20, 2023

Si les stations-service sont "tenues de mettre à disposition du carburant pour le ravitaillement des services et personnels des professions prioritaires", l'achat ou la vente de bidon ou de jerrican est interdite. En plus de cela, le Vaucluse limite à 30 litres le plein pour les véhicules légers et 120 litres pour des véhicules lourds. Ces restrictions prendront effet jusqu'à vendredi 24 mars, à minuit.

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Les commentaires (11)
jlmt Il y a 1 année Le 23/03/2023 à 10:31

wearenothing d'abord on est en France donc on parle Français et nous ne sommes pas rien. Ensuite elle semble avoir beaucoup de lacunes en la matière. Enfin c'était une boutade grivoise rigolote.

wearenothing Il y a 1 année Le 25/03/2023 à 01:57

alors en français, c'est "oléoduc"
cordialement.

cantalien Il y a 1 année Le 22/03/2023 à 13:17

Les gens sont pour une grève mais que cela ne les gênent pas.
Allez pensez à vos enfants qui travailleront jusqu'à 70 ans.
Les français en votant ont oublié les nouvelles générations

isa12 Il y a 1 année Le 22/03/2023 à 12:37

Faire un article avec une photo pareil.... le litre GO à 0.91 euros ... c'est sur que cela ne peut que finir de nous énerver et avoir envie de le dire .....