Nîmes : la riche histoire civile et militaire de l'aérodrome de Courbessac

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  • Inauguration des locaux de la CFA à Courbessac le 27 mai 1939 en présence de Guy Le Breamble, ministre de l'Air.
    Inauguration des locaux de la CFA à Courbessac le 27 mai 1939 en présence de Guy Le Breamble, ministre de l'Air. Collection Pascal Conchon via Robert Leglise et Gérard Michel
  • Un vol de ballon très apprécié dans les années 1920.
    Un vol de ballon très apprécié dans les années 1920. DR
  • Plusieurs avions de type Morane sur le terrain de Courbessac en 1933.
    Plusieurs avions de type Morane sur le terrain de Courbessac en 1933. Collection B. Hanique
  • L'avion Le Point d'interrogation à Courbessac avait traversé l'Atlantique.
    L'avion Le Point d'interrogation à Courbessac avait traversé l'Atlantique. DR
  • L'avionnette Morane 181 n°10 à Nîmes en 1940, appareil monoplace d'entraînement à la patrouille serrée.
    L'avionnette Morane 181 n°10 à Nîmes en 1940, appareil monoplace d'entraînement à la patrouille serrée. Collection Pascal Conchon via Robert Leglise et Gérard Michel
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L'aérodrome de Courbessac, en activité depuis octobre 1909, avait abrité une école d'aviations. Un tournant va être pris pour ce site en 2023.

Ces derniers mois, une partie de l'histoire de l'aérodrome de Courbessac, créé en octobre 1909, l'un des plus anciens de France, s'est effacée sous l'action d'engins de chantier... En effet, les anciens bâtiments militaires désaffectés depuis longtemps ont été démolis. "C'est une partie d'histoire qui s'en va avec un nouveau projet de gestion qui arrive", résume Pascal Coularou, président du Club Aéro des Garrigues.

Ce dernier a été sollicité par l'historien aéronautique de Montélimar, Pascal Conchon, qui a constaté, le cœur serré, cette destruction d'anciens bâtiments militaires, notamment des anciens mess des officiers : "Situés le long de la route d'Avignon, ces magnifiques bâtiments étaient dressés fièrement de 1939 à 2022". L'aérodrome va ouvrir en 2023 un nouveau chapitre puisque la mairie de Nîmes a confié la gestion du site à la SPL Agate (lire par ailleurs).

Les projets de la SPL Agate

La mairie de Nîmes a confié la gestion de l'aérodrome de Courbessac à la SPL (Société publique locale) Agate qui prévoit des travaux de rénovation des locaux, hangars, la construction d'une piste en dur de 400 m, veut appliquer des taxes d'atterrissage, etc. Des projets présentés à l'Adanc, structure qui regroupe les associations et acteurs du site. Sa direction a toujours affiché sa vigilance voire sa désapprobation sur la future gestion du site. Elle attend d'autres précisions. La SPL Agate a lancé récemment le recrutement d'un gestionnaire de l'aérodrome pour que ce dernier occupe le poste en CDI dès début 2023. 

Compagnie française d'aviation

Une histoire de plus pour ce site qui a été le théâtre d'un premier vol d'aéronef en octobre 1909 avec un monoplan Henriot avant la création, dix ans plus tard, de l'Aéro club du Gard. En 1915, l'État donnera un premier hangar à Courbessac alors, qu'en 1919, c'est carrément un aérogare qui sera créé ainsi qu'une première ligne aérienne de transports de voyageurs entre Nîmes et Nice.

Trois ans plus tard, une école de formation de pilotes civils mobilisables sera mise en place à l'initiative de Pierre Gasnier de Fresne : la Compagnie française d'aviation. Selon Pascal Conchon, "le but était l'entraînement des réserves de l'aéronautique militaire sous contrat avec l'Armée. Des ports d'attache voient ainsi le jour à Angers, Aulnat et Nîmes Courbessac. Dans un premier temps, les locaux et aménagements sont spartiates mais, l'essor aidant, de magnifiques bâtiments sortent de terre. Tous identiques et très stylés art déco."

L'historien aéronautique regrette que les Nîmois n'aient pas préservé les anciens bâtiments comme à Angers : "Ils sont quasi identiques à Nîmes, classés et ainsi sauvés de la destruction." 

L'As des as formé à Nîmes

Pascal Conchon rappelle ainsi l'histoire de cette école d'aviation équipée d'avions de construction française, les Morane-Saulnier : "Le CFA ne fonctionnera pas longtemps et ne formera qu'une seule vraie promotion avant la déclaration de la Seconde guerre mondiale."

Selon l'historien, d'excellents pilotes ont été formés à Courbessac, s'illustrant dans la chasse pendant la campagne de France de 1939 à 1940. Certains deviendront As des as comme Pierre Le Gloan.

En 1940, il faut savoir que les pistes étaient devenues des points de repli des escadrilles françaises avant que les Allemands s'installent, saccagent avant de fuir en 1944. En 1945, l'Armée a repris possession des lieux mais le CFA n'a pas survécu à la guerre. "L'activité des bases aériennes et bases écoles a été déplacée à Garons. En 1950 , la B.A. 240 (base école) est créée. L'aérodrome et ses pistes deviennent civils".

En 1954, elle devient B.A. 276 avec des formations dispensées par les sous-officiers de l'Armée de l'air, puis pour les unités de commandos, maîtres-chiens et de paras jusqu'au 1er septembre 1996. La base aérienne portait le nom de Pierre Colin dès 1973, pilote de chasse fusillé en 1944.

De nos jours, l'activité civile bat son plein avec plusieurs centaines de personnes qui profitent de l'aérodrome pour leur activité.

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Les commentaires (1)
le dede de nîmes Il y a 1 année Le 27/12/2022 à 20:53

sauf que c'est la B.A. 726 et non 276.