"Un rêve d’enfant que j’ai vécu" : le Biterrois Romain Abellan raconte son incroyable aventure

Avec quelques jours de recul, que retenez-vous de cette Coupe du Monde en Turquie, la première de votre carrière ?

Comme j’avais déjà dit avant de partir, c’est un rêve d’enfant que j’ai vécu. Porter le maillot de l’équipe de France dans une compétition internationale, c’est juste incroyable. Surtout quand on pense que cela fait seulement six mois que je suis sorti de l’hôpital. J’avais peur de ne pas être à la hauteur de l’événement, mais je suis satisfait de ce que j’ai montré. Ce n’est que le début, le groupe et le staff comptent sur moi pour l’avenir. Et je compte bien leur rendre leur confiance.

Avant votre départ, vous nous racontiez votre impatience de chanter la Marseillaise. Comment avez-vous vécu ces moments ?

C’était fou. J’avais l’impression d’être dans un autre monde. Si on m’avait dit, six mois avant, que j’allais chanter la Marseillaise devant 15 000 personnes dans un stade de football, je ne l’aurais jamais cru. Je ne m’attendais pas à vivre cela aussi vite.

On imagine qu’après cette première réussie, vous devez d’ores et déjà être impatient de revivre de telles aventures en sélection nationale ?

Oui, bien entendu. Quand on l’a vécu une fois, on veut forcément y regoûter. Je ne cache pas que quand je suis rentré en France après toutes ces émotions, je n’avais pas trop envie d’aller travailler (rires). Plus sérieusement, c’est clair que j’espère m’inscrire pour longtemps dans ce projet. D’autant que la France s’est positionnée pour accueillir la prochaine Coupe du Monde dans quatre ans. Ce serait exceptionnel pour le développement et l’évolution de la discipline. Le meilleur est à venir, j’en suis persuadé.

Et comme les bonnes choses n’arrivent jamais seules, vous avez également participé, le lendemain de votre retour, à un événement autour du handisport avec d’anciennes gloires du football.

Exactement. J’ai été invité, avec deux coéquipiers de la sélection, à participer à un match de gala à Milan. J’étais dans l’équipe de Dida et Zé Roberto, avec Fabio Capello comme coach. Nous avions beau être amputés, pour eux, nous étions des joueurs tout à fait normaux. Et c’est justement ce que nous recherchons. C’étaient des moments incroyables et des souvenirs inoubliables.