Montpellier : une journée dans les champs de melons, du ramassage à l’assiette
D’où vient le melon que l’on déguste en famille, « la star » de l’été ? Et quelles sont les petites mains qui s’en occupent ? O Jardin de Lou a ouvert les portes de ses champs à Midi Libre du matin au soir.
Sur la route de Castries, au niveau de la D610, Jennifer et Stéphane Moulin accueillent les amateurs de fruits et légumes locaux tous les jours, de 9 h à 19 h 30. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que proposer des melons de qualité n’est pas de tout repos.
5 h 30. Le premier rideau de la guinguette O jardin de Lou dévoile ses premiers étalages. C’est le lever de rideau. Une longue journée qui commence pour Stéphane Moulin, agriculteur et propriétaire de sa propre société. Alors que le soleil ne pointe pas tout à fait le bout de son nez, la récolte des concombres dans les serres peut commencer. Ciseaux, petits couteaux, gants. Celio, employé depuis deux ans, fait la chasse aux concombres mûrs, prêts à prendre place dans les cagettes, avant de s’attaquer aux courgettes, dans le champ d’à côté.
À la fraîche
À Marsillargues, près du Vidourle, une dizaine de saisonniers ramassent un à un les melons, sur pas moins de 20 hectares de terrain. "Ce n’est qu’une partie ici, il y a en tout 48 hectares de melons." Il aura fallu attendre à peu près cinquante jours pour admirer les fruits d’un travail intensif de plants et de soins. L’heure est désormais aux récoltes ! Car avec la chaleur, impossible de passer à côté de melons mûrs, qui finiraient cramés par le soleil.
Freddy est équatorien. Avec son équipe, il s’attelle à ramasser les fruits jusqu’aux environs de midi. "La chaleur est facile à supporter, affirme-t-il, souriant. C’est plutôt le froid que je déteste." Plus loin, Stéphane observe la prochaine parcelle de melon, qui pourra être ramassée dans les jours à venir. "Le métier des champs, c’est un métier qu’il faut valoriser. C’est dur, mais c’est une partie importante de la production." Au total, 30 tonnes de melon sont ramassées chaque jour.
À l'ombre du hangar
Midi, l’heure de la pause déjeuner, que les travailleurs prennent souvent ensemble, dans un coin ombragé. Il faut dire que "ça cogne" en plein mois de juillet. Mais le melon a encore du trajet à faire avant d’atterrir dans la guinguette. À 13 h, c’est le calibrage et Adrien, 19 ans, mène la danse. "On fonctionne très bien ensemble, affirme-t-il. La machine calibre les melons, Celio, Mery et le reste de l’équipe s’occupent de les mettre dans les cagettes, que j’amène ensuite dans la chambre froide avant la livraison de demain."
Au départ étudiant dans l’immobilier, c’est un tout autre chemin qu’Adrien a décidé d’emprunter. "J’ai arrêté mes études. J’ai décidé de travailler ici car j’étais déjà venu en tant que saisonnier. Et Stéphane a accepté de me prendre en tant que chef d’équipe au hangar. C’est une belle opportunité pour moi, ça me permet d’évoluer et de prendre le temps de réfléchir à ce que je veux pour la suite." Une expérience déterminée par le hasard, qui l’a finalement poussé à réfléchir sur les métiers agricoles.
"Nous avons besoin de cette nouvelle génération. Je ne veux pas que le métier s’éteigne lorsque nous, les agriculteurs d’aujourd’hui, aurons disparu", déclare Stéphane. En fin de journée, les livraisons achemineront les fruits vers les trois guinguettes O Jardin de Lou et vers d’autres revendeurs que Stéphane Moulin fournit dans la région. Et ce n’est qu’à 21 h que Stéphane et Jennifer retrouvent leur foyer. Un repos bien mérité, avant de recommencer le lendemain.
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