Moto : Fabio Quartararo, à jamais le premier champion du monde de moto GP français

  • Sur Yamaha, le Niçois de 22 ans a décroché dimanche 24 octobre, au terme du GP d’Émilie-Romagne (Italie), le titre le plus prestigieux en moto de vitesse.
    Sur Yamaha, le Niçois de 22 ans a décroché dimanche 24 octobre, au terme du GP d’Émilie-Romagne (Italie), le titre le plus prestigieux en moto de vitesse. DORNA PRESS OFFICE - DIEGO SPERANI
Publié le
MIDI LIBRE AVEC AFP

Devenu le premier Français champion du monde, Fabio Quartararo rêve désormais de reproduire l’exploit pour "être considéré comme une légende dans le futur".

Vous avez accompli votre rêve d’enfant. De quoi rêvez-vous désormais ?

Le rêve, c’est de regagner un titre ! De réussir à redevenir champion du monde et d’être considéré comme une légende dans le futur. Je pense qu’on a les capacités pour le faire.

L’expérience de la pression que je me suis mise ces deux dernières courses, si je suis de nouveau dans une situation comme ça, ça va m’aider de savoir que je l’ai déjà vécu et que ça s’est bien passé.

Vous étiez donc sous pression ?

Déjà, cette nuit, j’ai fait un rêve bizarre où il était en train de pleuvoir. À 5 h du matin, je me suis levé pour vérifier et j’ai pu me recoucher tranquillement. […] Et aujourd’hui, c’est la première fois que je ne pouvais pas manger !

À chaque fois que je mangeais un gnocchi, je pensais que j’en avais encore 30 dans l’assiette. Normalement, je n’aime pas avoir trop de gens autour de moi, y compris ma famille, mais là, je voulais les avoir avec moi. Avoir leur soutien a été super.

H.I.S.T.O.R.I.Q.U.E

Fabio Quartararo est CHAMPION du monde ! \ud83c\udfc6\ud83c\uddeb\ud83c\uddf7#EmiliaRomagnaGP #ELD1ABLO

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— CANAL+ MotoGP\u2122 (@CanalplusMotoGP) October 24, 2021

D’où venait cette pression ?

Le stress n’était pas de perdre le championnat, mais dire "champion du monde", c’est un grand mot ! Même si, consciemment, je n’y pensais pas, c’est un moment où il pouvait se passer quelque chose d’extraordinaire.

Je ne pensais pas franchement que ça se passerait aujourd’hui. La seule solution était que Pecco (Francesco Bagnaia, son dernier rival) fasse une erreur et il en a fait une.

Qu’avez-vous pensé quand il a chuté ?

Franchement, ça ne me dérangeait pas d’amener la bagarre pour le titre jusqu’à la prochaine course. Bien sûr, je suis content d’être champion mais je ne peux pas être content parce que Pecco est tombé, ce sont deux choses différentes. Désolé pour lui mais c’est mon jour d’être champion du monde.

"El Diablo" en bref

Né à Nice le 20 avril 1999, d’un père, Étienne, serrurier et champion de France 125 cm3, et d’une mère, Martine, coiffeuse, Fabio Quartararo a toujours baigné dans la moto, qu’il découvre sur une petite “piwi” de Yamaha, déjà.

À 14 ans, en 2013, il devient le plus jeune vainqueur du très compétitif championnat espagnol, puis récidive en 2014, avant d’accéder au championnat du monde, en catégorie Moto3, dès 2015.

Jusqu’en 2018, le pilote multiple les équipes (10e, 13e en Moto3, 13e, 10e en Moto2), et gagne un Grand Prix en 2018. Il accède en Moto GP en 2019 avec l’écurie satellite Yamaha-SRT.

Vous gagnez alors que l’icône de la moto Valentino Rossi, que vous avez remplacé chez Yamaha, va prendre sa retraite. Vous devez rêver de la même carrière…

Plusieurs personnes m’ont déjà dit que c’est la dernière saison de Valentino, que j’ai pris sa moto dans le team. J’espère pouvoir penser, comme tous ces gens, que je pourrais prendre la place d’une légende.

Quartararo exulte, casque de champion du monde à ses pieds.
Quartararo exulte, casque de champion du monde à ses pieds. MAXPPP

C’est Marc Marquez qui gagne le Grand Prix aujourd’hui et il dit espérer vous poser des problèmes l’an prochain. Vous le voulez comme adversaire ?

J’espère bien ! J’ai une très bonne relation avec lui. C’est une personne que j’adore et j’ai pris énormément exemple sur lui. On a des choses à finir lui et moi, des bagarres que je n’ai pas pu gagner. J’espère en refaire l’année prochaine. Ce sera un favori pour le titre.

Espérez-vous que votre succès fasse décoller la popularité de la moto en France ?

Ça peut apporter pas mal de choses d’avoir un sportif qui déclenche le compteur en étant champion du monde. Quand on a un Français qui peut gagner, il y a plus de personnes qui regardent, donc j’espère que ça fera un bond pour le sport français.

Classement du Grand Prix : 1. Marc Marquez (ESP/Honda) en 41’ 52"830 (moyenne : 163,4 km/h) ; 2. Pol Espargaro (ESP/ Honda) à 4’’859 ; 3. Enea Bastianini (ITA/Ducati-Avintia) 12’’013.

► Classement général : 1. Fabio Quartararo (FRA/Yamaha) 267 pts ; 2. Francesco Bagnaia (ITA/Ducati) 202 ; 3. Joan Mir (ESP/Suzuki) 175 ; 4. Johann Zarco (FRA/Ducati) ; 5. Jack Miller (AUS/Ducati).

Un record de précocité

La France attendait depuis 1949 pour avoir son premier champion du monde de vitesse moto dans la catégorie reine. Chasse gardée des Américains, des Australiens puis des Italiens (avec Max Biaggi et la légende Valentino Rossi), et des Espagnols (Pedrosa, Lorenzo, Marquez…) dans les années 2000, les Français allaient pouvoir prendre la relève sur la longueur avec Fabio Quartararo.

Le pilote de 22 ans va vite et pas que sur la moto. Le Niçois a appris à rouler avant de marcher et écrase la concurrence depuis son plus jeune âge. Un surdoué ! Tout au long de sa jeune carrière, Quartararo emporte tout sur son passage au point d’être surnommé “El Diablo” par les Espagnols alors qu’il devient le plus jeune pilote à décrocher la pole position (20 ans et 14 jours) devant un certain Marc Marquez, quadruple champion du monde.

Oui, sur sa Yamaha, ce diable de Fabio n’est pas le saint que l’on croit, celui à la bonne bouille qui ravit sponsors et supporters par la modernité de sa com’. Le pilote français est un guerrier qui aime déjouer les pronostics.

Le 19 juillet 2020, alors que les fans de moto tricolores misaient jusque-là sur l’Avignonnais Johann Zarco pour obtenir une première victoire française dans la catégorie reine, Quartararo va débouler sur le devant de la scène à la vitesse de l’éclair en remportant le GP de Jerez : une première depuis le Français Régis Laconi, c’était au GP de Valence, en 1999. “El Diablo” n’était alors qu’un petit ange de... 5 mois.

DAVID PAGÈS

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Les commentaires (1)
FernandNaudin Il y a 2 années Le 25/10/2021 à 11:41

Bravo à lui un grand champion , partir seizième arriver 4 , et devenir champion du monde avant la fin du championnat à 22 ans respect .