Paralympiques : "J’ai versé une petite larme pendant la Marseillaise", confie le Montpelliérain Brice Maurel

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  • Brice Maurel et ses coéquipiers ont vécu une superbe aventure aux Jeux Paralympiques de Tokyo.
    Brice Maurel et ses coéquipiers ont vécu une superbe aventure aux Jeux Paralympiques de Tokyo. DR
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Bérenger Tournier

International de rugby fauteuil depuis plusieurs années, le Montpelliérain Brice Maurel a vécu, à Tokyo, l’un des moments les plus forts de sa vie. Revenu en France, il nous raconte cette expérience.

À peine de retour en France, que retenez-vous de cette aventure ?

J’ai énormément de souvenirs en tête. Ce que nous avons vécu, tous ensemble, est unique. Certains coéquipiers, qui avaient déjà connu une olympiade, me disaient que c’était une très belle expérience.

Mais tant que l’on ne la vit pas de l’intérieur, on ne peut pas vraiment savoir à quel point c’est intense, toutes les émotions qui nous traversent dans ces moments-là. Pour être sincère, je ne m’attendais pas à ce que ce soit aussi fort. Comme l’ensemble de mes coéquipiers, c’est une expérience que je n’oublierai jamais.

Jusqu’à avoir un certain coup de blues à votre retour du Japon, en début de semaine ?

Oui, on peut dire cela. J’ai ressenti cette sensation en quittant le village et en arrivant à l’aéroport. C’est là que tu te rends compte que c’est la fin, que la belle aventure que tu vis avec ce groupe va bientôt se terminer.

Après, quand tu arrives en France, que tu revois ta famille, tout est oublié. Tu es juste heureux de les retrouver. Mes proches m’ont beaucoup manqué durant ces quelques semaines, entre la préparation et la compétition. Heureusement qu’ils sont à mes côtés, j’ai de la chance de les avoir.

Vous leur aviez justement promis, après votre accident, que vous participeriez un jour aux Jeux Paralympiques.

C’est vrai. Quand j’ai entendu la Marseillaise, lors du premier match, j’avoue que toutes les émotions sont remontées. À ce moment-là, j’ai repensé à tout ce qu’il m’était arrivé depuis mon accident, à ce que nous avons subi avec mes proches. J’ai pensé à la promesse que j’avais faite à mes parents, aux longues journées de rééducation, aux bons et aux moins bons moments.

Pendant la Marseillaise, j’ai versé une petite larme. Mais c’était une larme de joie, de soulagement après toutes ces années difficiles. En quelque sorte, j’ai senti comme un aboutissement après une longue épreuve. Dans ma tête, je me disais : "Ça y est, tu rêvais de vivre cela depuis des années, tu y es".

Sportivement, quel bilan tirez-vous de cette compétition terminée au pied du Top 5 ?

Le sentiment est mitigé. Je pense que très peu de monde nous attendait à ce niveau, nous avons vraiment été à la hauteur de l’événement. Mais c’est justement ce qui est un peu difficile à accepter pour nous. Nous sentions que nous avions les moyens d’aller encore plus loin, de viser plus haut que cette sixième place.

Au final, cela se joue à un essai, c’est ce qui nous laisse un petit goût amer. Il y avait moyen de faire encore mieux, même si ce que nous avons réalisé à Tokyo est déjà très bien et prometteur pour la suite.

Collectivement, le groupe a semblé très soudé durant toute l’aventure.

Oui, nous formons une vraie équipe, très unie et tournée vers les mêmes objectifs. Tout est parti de la période du Covid et le report des Jeux. Pour être sincère, si la compétition n’avait pas été décalée à cette année, je pense que nous n’aurions pas autant performé. Il y a quelques mois, nous nous sommes réunis et avons beaucoup discuté. Nous nous sommes dit les choses.

Avant cela, l’ambiance n’était pas forcément parfaite entre tous les joueurs. Après cette discussion, tout avait changé. Aujourd’hui, l’ambiance est excellente, il y a un vrai collectif dans ce groupe. Nous avons appris à mieux nous connaître, des affinités se sont créées. Même si certains ont moins joué, comme moi par exemple, nous étions tous concentrés et tournés vers le même objectif.

Encore une fois, nous formons un collectif, une équipe. La seule chose qui comptait, bien au-delà des individualités, c’était le groupe. Cet état d’esprit a fait notre force durant toute cette aventure, c’est évident.

Le handisport est très peu médiatisé en France. Les Jeux Paralympiques peuvent-ils participer au développement de ces disciplines ?

Oui, bien sûr. Pour notre sport, c’est une publicité énorme. Je sais que beaucoup de gens ne connaissaient pas du tout le rugby fauteuil et ont découvert cette discipline devant leur télévision. Maintenant, j’espère que cette dynamique va se poursuivre, que l’image positive que nous renvoyons va pouvoir s’installer dans le temps.

Nous nous battons depuis des années pour avoir plus de visibilité. Les Jeux, c’est clairement la compétition qui peut nous permettre d’avancer, de continuer à nous développer.

Peut-être plus encore avec la perspective de Paris 2024.

C’est encore loin, mais c’est sûr que cela donne envie. Quand je suis rentré, j’ai dit à ma femme que je voulais continuer à me battre pour revivre une telle aventure.

Participer à des Jeux Paralympiques, c’est une expérience unique, quelque chose de magique. Alors en plus, le vivre en France, cela doit être encore plus fort. Bien sûr, cela demande des sacrifices et un gros investissement, mais cela en vaut clairement la peine.

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