Sète : quatre techniques de pêche expliquées en illustrations

  • Un port, des pêcheurs et quatre techniques.
    Un port, des pêcheurs et quatre techniques. Vincent Faure
Publié le , mis à jour
Lisa Douard et Vincent Durand, Étudiants à l'ESJ PRO Montpellier

Pêche au chalut, au casier, palangre dérivante ou encore pêche à la nasse, les pêcheurs sétois, issus des petits métiers ou non, utilisent une multitude de techniques. Nous vous en présentons aujourd’hui quatre.

La pêche dédiée au poulpe  

Le pot ne se renferme pas sur le poulpe.
Le pot ne se renferme pas sur le poulpe. Lisa Douard

Figure incontournable de la gastronomie sétoise, le poulpe peut être attrapé de différentes manières. L’une d’elles, la pêche au pot, consiste paradoxalement à lui offrir un abri. Le poulpe est un animal assez craintif, ne sortant que pour se nourrir. A l’aide d’un pot, le pêcheur lui propose alors une cachette. A la différence des casiers qui constituent un piège à proprement parler, le pot ne se referme pas sur le poulpe. Celui-ci peut entrer et sortir à sa guise. Cette technique est utilisée pour une espèce de poulpe en particulier : l’Octopus vulgaris, habitant plus près du rivage. Laissés par les pêcheurs au fond, les pots sont reliés à un flotteur par une corde lestée au moyen d’une ancre.

La pêche qui appâte et qui piège

Là où le pot reste ouvert le casier constitue un piège.
Là où le pot reste ouvert le casier constitue un piège. Lisa Douard

La pêche au casier est relativement proche de celle du pot. Là où le pot reste ouvert en permanence, le casier constitue un piège. Mollusques et crustacés sont les espèces les plus prisées de ce type de pêche. Pour les poissons, des petites nasses sont généralement utilisées. Tout comme les pots, les casiers sont reliés à une bouée. Afin d’attirer les futures prises, des petits appâts sont préalablement disposés à l’intérieur. L’entrée du piège peut être située sur le dessus, ou bien sur les côtés. Cette technique a deux avantages pour le pêcheur : sélectionner l’espèce visée en fonction de l’appât utilisé et garder les prises vivantes pendant plusieurs jours.

L’incontournable du filet

18 chalutiers composent la flotte sètoise.
18 chalutiers composent la flotte sètoise. Lisa Douard

Tirant son nom du bateau sur lequel elle est pratiquée, la pêche au chalut est celle qui « représente la majorité des apports en poissons en Méditerranée ». "A Sète, il y en a 18", précise Bertrand Wendling, directeur général de la Sathoan (Sardine -Thon - Anchois). Les chalutiers partent toute la journée et pêchent à une distance comprise entre 3 et 50 milles nautiques. Le chalut, nom donné au filet, est tiré par deux câbles, appelés funes, reliés au chalutier. Ils permettent au filet de rester ouvert et donc d’attraper les poissons sur son passage. Il existe deux façons de pêcher au chalut : le chalut de fond et le chalut pélagique. La première est la plus répandue. Pour rester en contact avec le fond de l’eau, des bourrelets (chaînes ou rondelles de caoutchouc) sont posés sur le filet. Beaucoup plus rare en Méditerranée, le chalut pélagique est, lui, traîné en pleine eau.

Celle qui privilégie les hameçons

Plusieurs hameçons sont disposés à intervalles réguliers
Plusieurs hameçons sont disposés à intervalles réguliers Lisa Douard

Les métiers de l’hameçon regroupent plusieurs techniques de pêche, dont la palangre. Même si la palangre se décline elle-même en plusieurs variantes, ces dernières répondent globalement au même schéma. Sur une ligne dite “mère”, plusieurs hameçons sont disposés à intervalles réguliers. Selon les espèces visées, la ligne pourra être située entre deux flotteurs, on parlera alors de palangre dérivante, ou bien au fond de l’eau. Pour capturer des thons rouges, des lignes appelées “lignes de traîne” simples ou multiples sont utilisées. Directement reliées au bateau, elles sont équipées de leurres factices.

Les différentes tailles des bateaux de pêche

Les bateaux de pêche peuvent être classés selon leurs tailles. On en distingue trois types. "90 % de la flotte est constituée de bateaux de moins de 18 mètres, accueillant un à deux pêcheurs et utilisant plusieurs techniques de pêche", rappelle Bertrand Wendling, directeur de la Sathoan (Sardine -Thon - Anchois). Ce sont ceux des petits métiers. Les chalutiers, 18 à Sète, et près de 60 dans toute la Méditerranée, mesurent entre 18 et 25 mètres. Leur équipage est constitué de 4 à 5 pêcheurs. "Bien que beaucoup moins importants en nombre, les chalutiers représentent la grande majorité des apports en poisson du port de Sète", poursuit Bertrand Wendling. Enfin, les bateaux les plus imposants, les thoniers, mesurent entre 25 et 45 mètres et possèdent un équipage comprenant entre 12 et 14 pêcheurs.

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Les commentaires (1)
chacal34560 Il y a 3 années Le 12/03/2021 à 10:04

Je me permets de rectifier une erreur dans votre exposé, par ailleurs très enrichissant.
La distance de chalutage par rapport à la côte ou les plages n'est pas de 3 à 50 milles nautiques, mais de 300 mètres à 3 kms.