Aline Caldwell de Béziers Badminton : "La période est catastrophique pour les jeunes"

En tant que présidente, êtes-vous inquiète pour l’avenir du Béziers Badminton ABSR ?

Nous sommes à l’arrêt depuis la fin du mois d’octobre pour les adultes, et depuis le 15 janvier pour les enfants. Donc oui, je suis inquiète. La reprise avait déjà été tronquée en début de saison. Habituellement, nous avons entre 180 et 200 adhérents.

Cette année, en septembre, nous n’en avions que 80. Et encore, nous allons devoir faire des remboursements. Contrairement à d’habitude, nous n’avons également pas eu d’inscriptions en janvier. Financièrement, la situation sera très compliquée pour le club. Pas forcément pour cette année, car nous avons de la trésorerie, mais surtout pour la suivante.

Craignez-vous de devoir mettre la clé sous la porte ?

Non, pas jusque-là. Même avec seulement dix licenciés, le club pourra tourner. En revanche, est-ce qu’il pourrait y avoir des répercussions sur le coach ? Peut-être, nous ferons un point en fin de saison. Mais nous n’en sommes pas encore là, il faudra déjà voir si nous pourrons reprendre dans les prochaines semaines. Nous croisons les doigts pour que ce soit le cas.

De nombreux acteurs du sport alertent sur la situation des plus jeunes.

Ils ont raison. La période est catastrophique pour eux. Ils n’ont plus rien à faire le mercredi après-midi, ils ne pratiquent plus d’activité sportive, sans parler de la dimension sociale du sport. Pour l’apprentissage, cette année est également catastrophique, ils n’ont quasiment rien appris ces derniers mois. C’est d’autant plus difficile qu’au club, nous avions justement misé sur la jeunesse, la formation.

Nous sommes revenus à dix ans en arrière. Je ne sais pas si nous retrouverons nos jeunes licenciés une fois que la crise sera terminée. C’est ma hantise, nous avons déjà perdu 50 % d’entre eux. Alors bien sûr, on peut tout à fait comprendre les parents, ce n’est pas évident d’inscrire son enfant dans les circonstances actuelles.

Et puis, il y a beaucoup d’offres au niveau sportif, c’est compliqué d’attirer et de fidéliser les jeunes, d’autant plus dans ce contexte. C’est vraiment ce qui me fait peur pour l’avenir. Pour ce qui est des seniors, je suis beaucoup moins inquiète. Les compétiteurs reviendront, quoi qu’il arrive.

Réattirer cette jeunesse sera l’un des principaux objectifs des prochains mois ?

Ce sera effectivement l’une des clés, nous allons tout mettre en œuvre pour que ce soit le cas. Si les conditions sanitaires le permettent, nous espérons, par exemple, organiser des stages gratuits pendant les vacances scolaires. L’idée, une fois la crise terminée, sera de redonner un élan positif. En espérant que nous pourrons vite sortir de tout cela.