États-Unis : en cas de victoire de Biden, Trump reconnaîtra-t-il sa défaite ?

  • Donald Trump déjà dans le déni d’une éventuelle défaite.
    Donald Trump déjà dans le déni d’une éventuelle défaite. MAXPPP
Publié le , mis à jour
Vincent COSTE

Une période d’extrême tension redoutée entre le 3 novembre et la date de l’investiture.

"Trump n’acceptera jamais sa défaite. Il clame partout, tout le temps, que le seul moyen de le battre est de tricher, il le répète, le tweete. Donc, quoiqu’il arrive, il criera à la tricherie puisqu’il remet de toute façon déjà en cause le vote par correspondance. Donc, s’il est battu, après le 3 novembre, nous allons vivre une période très tendue."

Représentant permanent de la France aux Nations unies, à New York de 2009 à 2014, puis ambassadeur de France aux États-Unis basé à Washington les cinq années suivantes, Gérard Araud est un très fin connaisseur de la société américaine comme des hommes qui conduisent la politique de ce pays et ses institutions (1).

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Les scénarios du pire d’ores et déjà envisagés

Et il ne cache pas son inquiétude sur l’après-3 novembre si jamais le président candidat perdait l’élection présidentielle. Donald Trump lui-même n’a-t-il pas déjà publiquement laissé entendre qu’il n’était "pas sûr" de reconnaître le résultat du 3 novembre ?

Au point qu’un centre de réflexion sur la protection du système électoral, le Transition Integrity Project, créé l’an passé par un collectif d’une centaine de dirigeants politiques, experts en sondages, universitaires journalistes, etc., a planché sur un exercice de simulation de la période postélectorale qui court du 3 novembre après la fermeture des bureaux de vote jusqu’au 20 janvier 2021, date de l’investiture du président.

Et de proposer quatre scénarios, dévoilés par le Journal du dimanche et Courrier international, tous plus effrayants les uns que les autres : victoire autoproclamée de Trump avant que ne soient connus les résultats des votes par correspondance (2) ; période de transition pendant laquelle Trump président candidat battu sabote la présidence Biden à venir ; déclenchement d’émeutes par des agents provocateurs ; rumeurs sur l’état de santé du candidat démocrate et sa capacité à gouverner…

De la politique-fiction ? Certes. Mais qui s’appuie sur des propos tenus par Donald Trump lui-même et qui reste étayée par son déni de la victoire d’Hilary Clinton sur le seul plan du vote populaire.

Le président candidat nie encore les scores de 2016

La candidate démocrate avait, l’on s’en souvient, engrangé 2,9 millions de suffrages de plus que le républicain, ce que ce dernier n’a jamais voulu admettre. Affirmant, depuis, que l’élection de 2016 avait été entachée de nombreuses irrégularités dont il aurait été la victime. Ce qu’aucune enquête n’a jamais permis de vérifier.

Et si on ne connaît rien de l’issue du vote du 3 novembre, une chose semble donc désormais acquise : si Trump est défait, il niera ce revers. Ce sera alors la Cour suprême qui devra statuer, examiner tous les recours (comme elle avait eu à le faire en 2000 pour départager Al Gore et Georges W.Bush en Floride) et finalement déclarer le nom du vainqueur.

Reste à savoir jusqu’où l’imprévisible Donald Trump est prêt à aller pendant les deux mois de période transitoire jusqu’à l’investiture proprement dite. Au cours de laquelle il occupera toujours le bureau ovale à la Maison Blanche.

(1) Gérard Araud est désormais chroniqueur pour France Inter et l’hebdomadaire "Le Point".

(2) On estime à plusieurs dizaines de millions les bulletins de vote par correspondance pour ce scrutin. Ils devraient, en grande majorité, être dépouillés après le 3 novembre.

"Un résultat qui pourrait ne jamais être déterminé avec précision"

Donald Trump a franchi un nouveau pas ce jeudi dans ses critiques du vote par correspondance, affirmant que le résultat de l’élection présidentielle du 3 novembre ne serait peut-être jamais déterminé avec précision. "En raison de cette masse nouvelle et sans précédent de bulletins spontanés qui seront envoyés par des "électeurs" cette année, le résultat de l’élection du 3 novembre pourrait NE JAMAIS ÊTRE DÉTERMINÉ AVEC PRÉCISION, ce que certains souhaitent", a-t-il tweeté (les guillemets et capitales ont été conservés à dessein). "Stoppez cette Folie du Bulletin de vote", concluait-il. Twitter a ajouté sous le tweet présidentiel un message d’avertissement redirigeant vers une page de la plateforme indiquant que "le vote par correspondance est légal et sûr" et que "des experts et des données le confirment".
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Les commentaires (1)
Anonyme206133 Il y a 3 années Le 07/10/2020 à 17:20

ce sera pire qu'avec Trump !!!
c'est clair !!