Sciences Po : pas d'"abandon" des procédures après une accusation d’antisémitisme, selon le ministère

  • La ministre déplore les opérations de blocage. "Ce n'est pas le débat", a-t-elle dit.
    La ministre déplore les opérations de blocage. "Ce n'est pas le débat", a-t-elle dit. EPA - TERESA SUAREZ
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Avec AFP

Malgré les accords conclus vendredi, après la manifestation et les tensions survenus vendredi devant l’établissement, la ministre de l’Enseignement supérieur assure que les autres procédures suivent leur cours, notamment celle autour de l’occupation d’un amphithéâtre en mars dernier.

La "suspension" de procédures disciplinaires annoncée par la direction de Sciences Po à l’encontre d’étudiants mobilisés pour la cause palestinienne ne concerne pas l’enquête ouverte en mars après une accusation d’antisémitisme, a souligné dimanche la ministre de l’Enseignement supérieur.

Il n’est "pas question de lever, d’amoindrir ou d’enlever, soit des sanctions (pour) antisémitisme, soit les procédures" sur ce sujet, a affirmé Sylvie Retailleau sur BFMTV.

Un événement "malheureux, intolérable"

L’engagement pris vendredi par la direction de l’établissement parisien se référait à une procédure "qui n’a pas de lien avec l’antisémitisme", lié à des faits plus récents, sans rapport avec "l’événement malheureux, intolérable, du 12 mars".

La ministre fait référence à l’occupation, en mars, d’un amphithéâtre par des étudiants mobilisés pour la cause palestinienne, qui s’est soldée par une accusation d’antisémitisme de la part de l’Union des étudiants juifs de France (UEJF), rejetée par les étudiants pro-Gaza. Après cet épisode, le gouvernement avait saisi le procureur et une enquête administrative interne a par ailleurs été lancée, qui pourra donner lieu à des sanctions, selon le ministère.

Vendredi soir, à l’issue d’une journée de blocage et de mobilisation, émaillée de tensions, la direction de Sciences Po a notamment annoncé la "suspension des saisines de la section disciplinaire engagées depuis le 17 avril". Elle s’est aussi engagée à organiser un débat interne d’ici jeudi.

Débat n'est pas blocage

"Les universités doivent rester un lieu de débat, mais débat n’est pas blocage (et) n’est des revendications illégitimes", a observé Sylvie Retailleau au sujet des revendications des étudiants mobilisés. "Les revendications sur un appel au boycott académique (des) liens avec des entités d’Israël (ou) à des enquêtes sur des partenariats, eh bien non. Il n’est pas question de revenir sur des revendications que j’appelle illégitimes", a-t-elle affirmé.

"Ce qu’a proposé Sciences Po, c’est d’essayer d’installer un débat mesuré où la controverse est possible, le spectacle désolant qu’on a vu vendredi n’était pas un débat", selon elle.

Un "accord de la honte"

La tête de liste Les Républicains (LR) aux élections européennes François-Xavier Bellamy a reproché dimanche à la ministre de l’Enseignement supérieur d’avoir soutenu un "accord de la honte" entre la direction de Sciences Po et les manifestants. Il a également demandé au gouvernement d’envisager un arrêt des subventions publiques à Sciences Po Paris, interrogé au Grand rendez-vous CNews, Europe 1, Les Echos.