Salaires, Perrier, pôle chimique de Salindres… et montée de l’extrême droite : les inquiétudes et les combats de Bruno Rivier, secrétaire de la CGT du Gard avant le 1er Mai

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  • Bruno Rivier, secrétaire départemental de la CGT. Bruno Rivier, secrétaire départemental de la CGT.
    Bruno Rivier, secrétaire départemental de la CGT. DR - AD. B.
Publié le , mis à jour

Des rassemblements et défilés sont prévus à Nîmes, Alès, Bagnols, Beaucaire et Vauvert.

Un an après les grosses manifestations contre la réforme des retraites (promulguée le 14 avril 2023), comment allez-vous mobiliser les travailleurs ?

On considère que la grogne sociale est toujours d’actualité. On n’a pas de boule de cristal sur notre capacité à mobiliser mais ce qui est sûr, c’est que les salariés souffrent et qu’ils manquent de sous à la fin du mois. D’autant plus avec l’inflation. Et la page de la réforme des retraites n’est pas tournée.

Quelles sont les problématiques que vous allez soulever ?

Quand le gouvernement ne répond pas aux attentes sociales, certains salariés votent dans les urnes pour des candidats qui agissent en fait contre leurs intérêts. Ils font croire qu’ils sont à leurs côtés, mais c’est une imposture sociale.

Vous pensez aux partis d’extrême-droite (RN, Reconquête) ?

Oui, je pense à l’extrême-droite, qui a voté contre l’augmentation du Smic, contre l’augmentation des petites retraites et qui, au niveau européen, s’est prononcée contre l’avortement. Nous, ce qu’on met en avant, c’est que ce sont des partis au service du capital et du néo-libéralisme. Quand ils arrivent au pouvoir, ils montrent leur vrai visage. Regardez en Amérique latine. Ils détruisent les protections sociales.

Là, vous faites clairement de la politique, à l’approche des Européennes…

Oui, mais ces choix vont concerner tout le monde. Les personnes élues imposent des choix. En 1934, certains nous reprochaient de faire de la politique. Heureusement qu’on en a fait. Les heures sombres peuvent revenir…

Sur la politique sociale, les négociations concernant l’assurance chômage ont échoué. Les conditions d’accès devraient être durcies…

Il faut arrêter de trouver des coupables qui sont, en fait, des victimes. On voudrait nous faire croire que c’est la faute des chômeurs s’ils sont dans cette situation, alors que ce sont les entreprises qui décident ou non si elles embauchent. Aujourd’hui, même pas 50 % des personnes privées d’emploi sont indemnisées. Durcir les conditions d’accès, c’est entraîner plus de monde dans la pauvreté.

Quid du pouvoir d’achat ?

C’est notre plus gros problème actuellement. Il y a un véritable décrochage sur les salaires alors que ce sont bien les salariés qui créent les richesses. Quand on voit les salaires de certains patrons de grosses boîtes, on ne comprend vraiment pas. C’est une question de justice sociale. Comme on ne comprend pas que 157 milliards d’euros de nos impôts soient donnés aux entreprises sans contreparties (1). Il y a un manque de rentrées fiscales.

Parlons des problématiques locales. Quels dossiers suivez-vous de près ?

On pense qu’il n’y a rien d’innocent quand une entreprise est sous le feu des projecteurs. On pense à ce titre à Perrier à Vergèze (où une analyse bactériologique a mis en évidence des germes d’origine fécale dans un puits, NDLR) et à la plateforme chimique de Salindres. On va être vigilant. Quand on veut tuer son chien, on dit qu’il a la rage.

Que voulez-vous dire ? Suggérez-vous qu’il y ait par exemple eu certaines informations qui aient fuité volontairement ?

Non, mais pour Perrier, par exemple, je me rappelle que Nestlé Waters disait il y a quelques années que Perrier était une marque et pas une source. On va rester très attentif sur ces dossiers…

(1) Ces chiffres proviennent d’un rapport réalisé en par des économistes du Centre lillois d’études et de recherches sociologiques et économiques (Clersé, université de Lille-CNRS) publié en 2022.

Les manifestations sont programmées le 1er mai à 10 h 30 à Nîmes (Maison Carrée), à Alès (Hôtel de ville), à Beaucaire (Hôtel de ville) et à Vauvert (local UL CGT). A 11 h à Bagnols-sur-Cèze (monument aux morts).

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Les commentaires (11)
UltiMator Il y a 11 jours Le 01/05/2024 à 08:28

Bruno Rivier : en délégation jusqu'à la retraite.

legavot48 Il y a 12 jours Le 30/04/2024 à 09:27

Un planqué de la bourse du travail ,grâce à l'ignorance de certains , qui est aux ordres de Moscou pour détruire notre Pays.
Il ferait mieux de copier ses collègues Allemands qui font avancer la machine ,au lieu de la casser .
Mais Cancer Gangrène Traumatisme ,il ne faut pas trop leur en demander , vu leur vassalisation au parti communiste .
Pour se réunir ,une salle grande comme une cabine téléphonique leur suffit .
Un très grand nombre de cgtistes filent au RN , Ils ont compris l'enfumage de ce syndicat ,et des autres aussi.

UltiMator Il y a 12 jours Le 30/04/2024 à 06:26

Bruno Rivier : en délégation depuis le premier jour de boulot.