La Corse invitée d'honneur d'Escale à Sète 2024 : "Certains ont perdu la vie pour ces chants"

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  • Eppò, groupe emblématique de Bastia a animé avec ferveur l’inauguration du stand corse ce jeudi.
    Eppò, groupe emblématique de Bastia a animé avec ferveur l’inauguration du stand corse ce jeudi. Hélène Amiraux
  • Sur le stand corse inauguré ce jeudi 28 mars, trônent les felouques.
    Sur le stand corse inauguré ce jeudi 28 mars, trônent les felouques. Midi Libre - DORIAN CAYUELA
Publié le , mis à jour

La musique et les chants corses sont au cœur de l’édition 2024 d’Escale à Sète tout comme les bateaux de pêche traditionnelle de l’île de Beauté. Christian Andreani, fondateur du collectif A Brigata Di Martinu, évoque sa quête d’une culture longtemps disparue.

Comment ne pas accueillir la Corse en invité d’honneur sur Escale à Sète, sans mettre en lumière la musique et les chants corses. Eppò, I Marinnari et A Brigata San Martinu en seront les porte-drapeaux. 

Christian Andreani, militant de la "Riaquistu"

Christian Andreani, fondateur de ce dernier collectif de chanteurs et musiciens, qui jouera tout le week-end, en est un des plus ardents défenseurs. Il fait partie de ces figures militantes de la Riaquistu, né dans les années 80, "mouvement culturel de réappropriation des éléments culturels bafoués pendant des siècles d’une histoire tourmentée", confie celui qui se définit aussi comme artiste et chercheur.

Christian Andreani, fondateur du collectif musical A Brigata San Martinu.
Christian Andreani, fondateur du collectif musical A Brigata San Martinu. Jeannot Filippi

Avec le groupe Canta u populu corsu, "Le peuple corse chante", groupe précurseur du renouveau du chant en langue corse créé en 1973, mais aussi l’ensemble Cialamedda initié en 1978, Christian Andreani "a porté cette revendication". "Ce mouvement a donné lieu à une éclosion de groupes culturels, qui ont fait entendre des chants complètement oubliés mais aussi pour lesquels des gens ont été arrêtés, raconte-t-il. Des gens ont sacrifié leur vie pour ces chants, il faut le dire". Un engagement militant qui a donné lieu à un minutieux travail, mené depuis 45 ans, de collectage des répertoires musicaux méditerranéens et de recherche autour des correspondances entre les différents répertoires régionaux et du monde. "Par exemple, le chant sicilien Tre Sorelle a une version corse", fait remarquer Christian Andreani. "Les répertoires liés à la mer ne sont pas énormes, constate l’érudit, qui a travaillé avec le Conservatoire des langues ou encore le conservatoire occitan en la matière. En Corse, on a le sel et le sucre, nous sommes une île avec 1 000 km de côtes mais aussi une montagne, c’est une réalité physique qui donne une culture. Nous sommes à la fois marins, mais aussi bergers, charpentiers, maçons, etc.", et cela se traduit donc à travers le chant.

Instruments hérités des civilisations anciennes de Méditerranée

Depuis les années 80, Christian Andreani parcourt donc les villages de l’île de Beauté et répertorie "les bribes de mémoire", mais épluche aussi les archives médiévales d’anciens royaumes et abbayes d’Italie ou encore d’Espagne. "Ce travail ne fait que commencer, dit-il, alors que la Collectivité de Corse vient de soutenir la création d’un diplôme d’État en musiques traditionnelles corses et méditerranéennes à l’Université de Corte. Au fil de ses recherches, Christian Andreani s’est intéressé aux instruments de musique agropastorale à travers les vieilles civilisations de la Méditerranée. Au point de constituer un riche instrumentarium dont une partie sera présentée sur le stand corse dès samedi. Des instruments à vent en corne de chèvre ou en roseau, comme la caramusa, la cornemuse corse sortent peu à peu de l’oubli. "Beaucoup de ces instruments d’héritage étrusque, crétois, de la Rome Antique issus d’une histoire complexe faite d’escales métissées, ont échoué en Corse", poursuit notre expert qui leur redonne leurs lettres de noblesse, notamment grâce à des actions comme le festival corse Di A Ruralita.

"Les échanges, c'est pour cela que nous venons"

Escale à Sète incarne "un espoir" pour poursuivre les travaux, selon le musicien-collecteur, qui ne compte que sur de rares homologues dans son domaine, et parmi lesquels Wolfgang Idiri à Sète. "Le but ce sont les échanges, avec les autres régions, c’est pour cela que nous venons". D’ailleurs, il ne faudra pas manquer l’animation musicale en ouverture de la grande messe des gens de mer prévue dimanche 31 mars avec A Brigata San Martinu et la chorale de femmes Mimosa dédiée au Japon.

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Les commentaires (1)
GRrPretaclenazillondebaz Il y a 28 jours Le 29/03/2024 à 16:29

on ne comprends pas les paroles, je préfère Aya.