Les agents de la protection de l’enfance "au bord de l’explosion" manifestent à Montpellier

  • Les agents de la protection de l’enfance, en grève ce jeudi.
    Les agents de la protection de l’enfance, en grève ce jeudi. Midi Libre - GIACOMO ITALIANO
Publié le , mis à jour

Les agents du Département chargés de la protection de l’enfance étaient en grève ce jeudi pour dénoncer un dispositif de prise en charge saturé qui les conduit à ne plus pouvoir assurer leur mission. La collectivité admet les difficultés qui, selon elle, s’estomperont avec l’ouverture de plus de 740 nouvelles places.

Le foyer de l’enfance et de la famille de Montpellier était l’épicentre de leur exaspération, de leurs colères. Ce jeudi, les agents de plusieurs structures de protection de l’enfance du Département se sont mis en grève pour dénoncer la saturation du dispositif d’accueil, les difficultés rencontrées dans la prise en charge des jeunes qui leur sont confiés.

"121 places mais 172 enfants"

La situation du foyer de Boutonnet illustre, à elle seule, la crise traversée dans le secteur marqué par la forte croissance des mesures de placement. "On a 121 places mais ce matin on avait 172 enfants. Certains ados dorment dans la salle de sports ou la salle de télé. On devrait les garder deux mois maximum avant qu’ils trouvent une place pérenne mais certains sont ici depuis trois ans" explique Ghislaine Rouxelin, la responsable CGT du site.

Les mêmes problèmes sont rencontrés dans les unités de petite enfance qui accueille les plus jeunes. "Ça explose dans toutes les structures. On est en difficulté sur le médical. La collectivité a augmenté les effectifs mais ça ne suffit pas" poursuit la représentante du personnel. Ce jeudi, des agents et des cadres sont venus de tout l’Hérault pour manifester leurs inquiétudes. Un appel à la grève lancé par la CGT. "On voudrait simplement que chaque professionnel puisse remplir ses missions" indique-t-on.

L’organisation syndicale reproche au Département et à la majorité de Kléber Mesquida de ne pas avoir "anticipé" cette crise profonde même si un plan d’ouverture de 724 places a été lancé en 2023. "Si on considère qu’il y a déjà 320 mesures qui sont non exécutées, c’est déjà sous-dimensionné. Il n’y a pas de pilotage" critique Benjamin Kirchen, le responsable de la CGT du Conseil départemental. "Ce mouvement est à l’image de la crise de la protection de l’enfance qui ne touche pas seulement l’Hérault. C’est la conséquence d’une forte augmentation de l’activité, de mesures de protection d’enfants et de la reprise des flux de mineurs non accompagnés. Cela se traduit par des besoins d’accueil et une saturation de l’offre d’accueil. On comprend le désarroi des agents" relève cependant Séverine de Montredon, la directrice du pôle action sociale enfance et famille du Conseil départemental. La responsable précise aussi que l’accueil s’est complexifié. "Au foyer départemental, environ 40 % des enfants accueillis relèvent de double vulnérabilité, des handicaps, des troubles psychiatriques ou du comportement. C’est plus compliqué de trouver des solutions d’accueil permanent."

Réquisitionner des bâtiments ?

La CGT demande, de son côté, la mise en place de "solutions d’urgence" qui passeraient notamment par des réquisitions de bâtiments décidées par la préfecture. "On est nous-mêmes allés voir les services de l’État" ajoute Benjamin Kirchen qui estime que l’amélioration passe aussi par "la reconnaissance par la collectivité des efforts qui sont faits. Aujourd’hui les collègues travaillent gratos""Le Département a engagé des investissements importants avec de nombreux appels à projets lancés en 2023. Mais entre le moment où nous sélectionnons un opérateur et celui où il peut accueillir les enfants il se passe plusieurs mois qui correspondent à une difficulté à trouver des locaux et à trouver du personnel" répond Séverine de Montredon. Le département estime que l’essentiel des nouvelles places crées seront opérationnels "d’ici l’été".

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Les commentaires (3)
lo Besierenc Il y a 22 jours Le 04/04/2024 à 22:04

Ce n'est plus à l'archaïque (création en 1790) niveau des départements que doivent être organisées les réponses en locaux et en personnels qualfiées aux besoins de la protection de l'enfance mais à celui d'établissements publics de coopération intercommunale (d'union d'EPCI pour les moins peuplés ou de quartiers urbains) pour s'inscrire dans des partenariats de proximité (en particulier avec les écoles, collèges et lycées mais aussi centres sociaux, maisons de quartier etc. à effectifs socio-éducatifs consolidés) adaptés à des contextes différents....

noise Il y a 29 jours Le 29/03/2024 à 08:54

le pouvoir suprême demande un "réarmement" de la natalité mais il oublie de réarmer les services qui accompagnent les "enfants" de 0 à ----18 ans ---peut être qu'ils pourront bientôt "s'amuser" avec les canons Césars et autres drones , juste un peu de patience,,,,,,

maisditlibre Il y a 29 jours Le 29/03/2024 à 05:46

c'est la faillite de la politique de Mesquida ! comme pour les handicapés où les carences sont installées et perdurent, le département est incapable de gérer les situations des mineurs, des handicapés , des séniors, des personnes vulnérables abandonnées; Il parait que la majorité de Mesquida se réclame de la "gauche " !!!