La conchyliculture se dote d’un outil coopératif pour relever de nouveaux défis

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  • Fabrice Grillon (directeur) et Laurent Arcella (président) à la tête de la coopérative Conchyliculteurs de Méditerranée.
    Fabrice Grillon (directeur) et Laurent Arcella (président) à la tête de la coopérative Conchyliculteurs de Méditerranée. DR
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Patrice Espinasse

La coopérative Conchyliculteurs de Méditerranée, porteuse de projets d’intérêts généraux pour la profession, sera officiellement lancée samedi 30 mars, pendant Escale à Sète.

C’était le deal. Lors de la signature du premier et inédit Contrat de filière conchylicole, en septembre 2021, la naissance d’une coopérative, pour porter des actions communes et avoir une vision à long terme, avait été imposée dans la corbeille de la mariée.

Trente mois plus tard, voici Conchyliculteurs de Méditerranée. Officiellement créée le 31 mai 2022, à Mèze, elle sera réellement portée sur les fonts baptismaux ce samedi 30 mars, à l’occasion d’Escale à Sète et à bord du Santa Maria Manuela, et adoubée par la Coopération maritime et le Comité régional conchylicole de Méditerranée (CRCM).

Le travail préparatoire a duré près de trois ans. La dizaine de conchyliculteurs qui en a dessiné les contours s’est peu à peu élargie. Aujourd’hui, ils sont déjà une centaine à avoir adhéré, convaincus qu’il y avait une force et un intérêt à travailler en commun. Un bon début, même si les trois quarts des entreprises de la façade méditerranéenne n’ont pas encore rejoint la structure.

Un outil de développement économique

Qu’importe. Les 18 600 € de capital social de base ont été réunis. Présidée par le Loupianais Laurent Arcella, la Société anonyme à capital variable fonctionnera à l’image des coopératives viticoles, la fonction commerciale en moins. "Cette création est une action phare de la création du Contrat de filière, confirme Fabrice Grillon, son directeur. Depuis 25 ans, la conchyliculture traverse des crises et la profession a toujours réagi dans l’émotivité de la dernière crise. L’intérêt d’avoir une coopé, structure légère, est d’être autonome tout en travaillant collectivement, d’accompagner les adhérents sur les aspects techniques et économiques, de disposer d’un outil de développement économique pour porter des projets…"

Conchyliculteurs de Méditerranée a d’ores et déjà commencé à créer des partenariats commerciaux avec les principaux fournisseurs des entreprises. "Cela peut permettre de fédérer : la coopé coûte une cotisation annuelle de 200 € mais fait gagner par ce biais des centaines d’euros."

Surtout, elle devrait rapidement obtenir la reconnaissance d’Organisation de producteurs (OP), qui permet un financement de 80 % par l’Europe pour l’investissement et le fonctionnement. "C’est mon objectif à court terme. Il faut représenter 25 % du volume de production de la zone et on n’en est plus très loin", confie Fabrice Grillon.

Le recyclage des plastiques a déjà fait l’objet d’un rapprochement avec une entreprise recyclant, broyant et transformant la matière en carburant : 300 kg de déchets pourraient ainsi "offrir" 200 litres de diesel.

Collecte des déchets, gestion du surstock, rénovation des tables…

Pour la suite, les projets d’intérêts généraux ne manquent pas : recherche d’alternatives de collecte pour les déchets, gestion du surstock et du cours de l’huître, lorsqu’il est trop bas, travail sur la largeur et la profondeur de la gamme de production, rénovation des tables (lire ci-dessous)… 

La quête d’un label rouge ? "C’est un projet, mais à terme, tempère le directeur. Il fait peur aux ostréiculteurs pour ses lourdeurs administratives, sanitaires et financières. Ils doutent aussi de l’intérêt. Mieux vaut une approche empirique et prudente. Pour l’instant, on capitalise sur la marque ombrelle Huîtres de Méditerranée élevées sur corde."

 

Vers une écloserie-nurserie en Méditerranée ?

Créer des unités de mise à l’abri des coquillages, inventer la table conchylicole connectée de demain, flottante et dotée de panneaux scolaires… : les projets dans les cartons ne manquent pas. On y trouve aussi l’idée de créer une écloserie-nurserie méditerranéenne afin que la profession dispose de ses propres naissains et de ses propres souches, adaptés à l’environnement. Pour l’heure, ce n’est pas le cas. Afin d’accélérer la réimplantation de l’huître plate sur le bassin de Thau, la coopérative a conclu un partenariat avec l’université de Corse, qui a monté une écloserie. Au mois de juin, quelque 500 000 naissains effectueront le trajet de l’Île de beauté jusqu’au bassin de Thau pour y être introduite dans le milieu.

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Les commentaires (1)
RORO.34 Il y a 28 jours Le 29/03/2024 à 12:40

Que devient la coopérative des 5 ports ?