Colère des agriculteurs : "Il ne faut pas que le gouvernement nous oublie", à Nîmes la mobilisation reprend du service
Comme un air de déjà-vu… Face à un gouvernement indifférent, ce jeudi matin, les agriculteurs gardois ont à nouveau laissé entendre leur colère.
Le compte n’y est toujours pas… Le 2 février dernier, les agriculteurs retournaient sur leurs exploitations après des jours d’une mobilisation sans précédent, révélatrice d’un profond malaise agricole.
Estimant que "trop d’annonces restent dans le flou" et dans l’attente de réponses concrètes, ce jeudi 28 mars, une nouvelle manifestation était organisée à Nîmes.
15 tracteurs, 10 camions et 50 agriculteurs
En marge du congrès organisée par la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA) à Dunkerque, et en l’absence de David Sève, président de la FDSEA Gard et figure emblématique des manifestations agricoles de ce début d’année, les agriculteurs "ont remis un coup de pression". Au départ de La Calmette, le convoi agricole a mobilisé une cinquantaine d’agriculteurs, une quinzaine de tracteurs et quelques camions.
Aux alentours de 8 heures, une première halte était prévue au rond-point Kennedy. "Il y a deux mois, nous étions tout juste sur l’autoroute, ensemble. Le gouvernement a réagi mais il nous faut des réponses rapides. Nous avons l’opinion publique de notre côté", a souligné Romain Angelras, tout juste élu à la tête des Jeunes agriculteurs du Gard. "Maintenant, allons réveiller la DDTM (Direction départementale des territoires et de la mer, NDLR)", s’est permis, railleur, Anthony Bafoil, président des Vignerons coopérateurs gardois.
"Nous allons mettre le feu"
Après avoir déversé du fumier, tagué, et détruit un portail de la DDTM1, le convoi s’est dirigé sur les coups de 9 heures vers l’Agence de services et de paiement, le premier organisme de paiement européen d’aides agricoles. Là-bas, une délégation de 6 agriculteurs est partie s’entretenir avec les dirigeants de l’ASP avant de revenir… bredouille. "Ils ne travaillent pas aujourd’hui", lance ironiquement un exploitant. Alors que la pluie commence à faire son apparition, le convoi quitte finalement le boulevard Allende direction le négoce Johanès Boubée, filiale du groupe Carrefour, située dans la zone d’activités de Grézan.
"Sur 600 000 hectolitres de vin, un tiers provient d’Espagne. Les gens ont le droit d’acheter du vin espagnol mais on est dans un tel désarroi aujourd’hui que c’est difficile à accepter", s’est justifié Anthony Bafoil. Devant le portail de la centrale d’achat, les camions et remorques continuent de déverser un à un leur contenant. Fumier, encombrants, pneus… "maintenant nous allons mettre le feu !" Si la période est compliquée pour les exploitants qui bénéficient d’un volume de travail important au sein des exploitations, la mobilisation, elle, se poursuit. "Il ne faut pas que le gouvernement nous oublie. Nous avons besoin d’un 'plan Marshall' avec de vraies solutions mises en place", a conclu le président des Vignerons coopérateurs du Gard. Devant un grand brasier qui s’élève désormais dans le ciel, les agriculteurs locaux en sont convaincus : "tout le monde ne pourra pas être sauvé."
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