Des Hauts-de-Massane au Petit-Bard, patrouille de nuit avec la brigade de tranquillité des logements sociaux à Montpellier
Créé en octobre dernier, le groupe de sûreté résidentielle interbailleurs (GSRI) veille à la tranquillité d'une trentaine de résidences sociales à Montpellier et dans la métropole, par des patrouilles effectuées entre 16 h à 2 h du matin. Objectif : lutter contre les incivilités et les trafics.
"Brigade des logements sociaux", ou "groupement de sûreté résidentielle interbailleurs" (GSRI) : depuis le 20 octobre dernier, 18 agents veillent sur la sécurité et la qualité du cadre de vie d'une trentaine de résidences sociales de Montpellier et de la métropole. De 16 h à 2 h du matin, cette unité créée par la métropole en partenariat avec les cinq principaux bailleurs (*), inspectent les abords des immeubles, les cages d’escalier, les sous-sols. Objectif : déceler les signes d'incivilités ou de trafic, remettre des synthèses aux bailleurs et alerter si nécessaire les forces de l'ordre.
Gilet pare-balles, bombe lacrymogène
Ce mercredi soir, au siège du GSRI, les équipes se préparent à repartir sur le terrain après leur pause. Gilet pare-balles, bombe lacrymogène, bâton télescopique : en tout, 5 kg d'équipements. "Ils peuvent s'en servir dans le cadre de la légitime défense. Nous nous devons de protéger nos agents", explique le directeur général du GSRI, Steve Lefebvre, ancien du ministère de l'intérieur. Son adjoint, Charles Ghizoli, a travaillé pendant vingt ans en police judiciaire.
21 h 30. Le groupe se met en route pour la résidence du Lac, aux Hauts-de-Massane. Le protocole est toujours le même : les premiers agents descendent de voiture, s'assurent de la sécurité des lieux, puis donnent le signal à leurs collègues, qui peuvent alors se diriger vers les bâtiments. Tout au long de l'opération, une partie de l'équipe, dont deux maîtres-chiens, fait le guet à l'extérieur. Des précautions justifiées : "Depuis le mois d'octobre, nous avons déjà subi des caillassages et des menaces de mort. Un individu a aussi tenté de foncer sur un agent", indique Steve Lefebvre.
Sur un ancien lieu de trafic
En mars 2021, à la résidence du Lac, des bénévoles du comité de quartier avaient été séquestrés par des dealers dérangés dans leur trafic. Ce "four" avait été démantelé peu de temps après. Trois ans plus tard, tout paraît calme. Les agents relèvent juste l'immatriculation d'une voiture garée devant l'accès pompiers. Un jeune couple sort de la résidence. "Les choses vont mieux depuis trois ans. Avant, il y avait des gens qui traînaient en bas, qui mettaient la musique à fond, cramaient les poubelles." Pour Michaël Delafosse, venu rencontrer les agents du GSRI, cette amélioration est "le résultat du travail de fond qui a été mené ici, notamment avec le programme de renouvellement urbain".
À l’intérieur, on procède aux contrôles habituels. Dans les escaliers, les armoires des compteurs d'eau sont ouvertes et balayées à la lampe de poche, à la recherche de tout indice d'activité illicite. "Une fois, on y a trouvé un scooter démonté !", révèle Steve Lefebvre. Aux derniers étages, les hublots qui donnent accès aux toits sont aussi inspectés.
Caméra cassée, détritus dans un local
22 h 45. Le GSRI devait rejoindre une résidence de l'Aiguelongue, mais la police nationale annonce qu'elle est en train d'intervenir sur place. Changement de programme, la patrouille enchaîne avec Les Logis des Pins, toujours aux Hauts-de-Massane. À l'entrée d'un sous-sol, une caméra de surveillance fracturée. "Elle a été cassée le premier jour qu'ils l'ont montée !", glisse un riverain en passant. Dans un des halls, derrière la porte cassée d'un local, un pneu et divers détritus. Tout est noté pour communiquer l'information au bailleur.
Chaque initiative des agents GSRI s'inscrit dans un cadre précis. "Ce ne sont pas des cow-boys, mais des professionnels", insiste Sébastien Cote, l'adjoint à la sécurité, lui aussi présent ce soir-là. "Notre recrutement est très sélectif", souligne Steve Lefebvre. En plus des aptitudes physiques, des connaissances juridiques sur le cadre légal des interventions sont exigées pour intégrer la brigade des logements sociaux.
Une résidence du Petit-Bard classée "orange"
23 h 55. La tournée se poursuit au Petit-Bard, résidence Les Jasmins, classée orange par le GSRI. Un code à trois couleurs identifie le degré de sensibilité des différents ensembles. Ce soir, l'équipe constate qu'une grille extérieure a été forcée par des personnes qui sont passées par un accès technique au sous-sol. Là aussi, il faudra agir rapidement pour ne pas laisser s'installer la délinquance. La patrouille, elle, se poursuit en centre-ville, dans une résidence proche de la gare.
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