L'histoire des ponts de Sète (1/4) : pont de bois et pont de pierre, le port de Cette sort de terre

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  • Le pont de Pierre est aujourd'hui le plus ancien de Sète.
    Le pont de Pierre est aujourd'hui le plus ancien de Sète. SEHSSER
Publié le , mis à jour

Avec celui des Arts, la ville a inauguré le vendredi 1er mars son vingt et unième pont. Des ouvrages intimement liés à l’évolution de la cité. Plongée dans le passé en compagnie du spécialiste sétois Michel Ségura, membre de la Société d’études historiques et scientifiques de Sète.

Si vous partez à la recherche du premier pont de Sète, vous n’en trouverez que des traces. À peine quelques marches, quais Suquet et Lemaresquier, à l’angle de la rue Lazare-Carnot. Nous sommes dans les années 1660. Pour prolonger le “grand chemin” venant de Montpellier, on décide la construction d’un ouvrage afin de franchir le canal Royal, commencé dès la construction du port pour permettre de relier l’étang et la mer en bateau.

"Au départ ce n’est qu’une passerelle, explique le Sétois Michel Ségura, médecin à la retraite, membres de la Société d’études historiques et auteur de plusieurs publications sur l’histoire des ponts sétois. Elle ne servait que pour les visiteurs qui arrivaient de Frontignan (lire ci-contre). Ceux du nord du bassin venaient en bateau."

21 ponts à travers la ville

Quatorze en ville, deux du côté de l’île de Thau et cinq dans le quartier des Quilles, le compte est bon ! La ville de Sète héberge, en 2024, vingt-et-un ponts si l’on retient la définition suivante : “un ouvrage par lequel une voie de circulation franchit un cours d’eau ou un bras de mer”.

 

Au départ, les Sétois ont privilégié le bas du mont Saint-Clair pour s’établir

En 1682, la passerelle se transforme et laisse place au véritable premier pont de Sète, qui n’aura de cesse d’évoluer dans son fonctionnement. En bois et à bascule, il permet déjà de laisser passer les embarcations. Et comme tout bon lieu de passage unique, il est équipé… d’un péage ! "Au départ, les Sétois ont privilégié le bas du mont Saint-Clair pour s’établir. On ne retrouvait que quelques entrepôts autour de la rue Lazare-Carnot. Les commerçants avaient choisi cet emplacement pour décharger les marchandises en évitant les droits de passage."

Le “pont de Bois” – aussi appelé le “pont Vieux” – sera mis à la retraite en 1860.
Le “pont de Bois” – aussi appelé le “pont Vieux” – sera mis à la retraite en 1860. SEHSSER

Le “pont de Bois” – aussi appelé le “pont Vieux” – sera mis à la retraite en 1860 puis détruit, devenu obsolète avec la construction des ponts Legrand. Lors du creusement du parking du Canal, les ouvriers mettront au jour les anciennes culées.

Pour traverser, en 2024, le plus vieux pont de Sète, il faut donc se tourner plus au Nord, du côté du pont de Pierre. Vers 1785, date de sa construction, il est fixe et entièrement en pierre. Un matériau qui va logiquement lui servir de nom de baptême, en opposition au pont de Bois.

Un pont de Pierre qui change de nom

Pourtant, son appellation, c’est toute une histoire ! Voilà que soixante ans après sa mise en service, il en change, pour devenir le Pont Neuf alors même qu’il n’est désormais plus le plus récent. Un joyeux chichois, et un nouveau rétropédalage en 1984. Sur décision du conseil municipal, il retrouve son titre de “pont de Pierre”.

Pour traverser, en 2024, le plus vieux pont de Sète, il faut donc se tourner plus au Nord, du côté du pont de Pierre.
Pour traverser, en 2024, le plus vieux pont de Sète, il faut donc se tourner plus au Nord, du côté du pont de Pierre. SEHSSER

Dans sa forme aussi, l’ancêtre des ponts sétois a évolué. "Il avait été construit légèrement surélevé pour laisser passer les barques fluviales qui arrivaient du canal des étangs et du canal du Midi. En 1904, l’arche de pierre fut remplacée par un tablier métallique qui pouvait s’élever. Une passerelle permettait alors de ne pas stopper le cheminement des piétons en position haute." Un système ingénieux, mais qui ne sera pas conservé lors de sa reconstruction en 1959, après sa destruction par les troupes allemandes à la fin de la Seconde Guerre mondiale.

Et si le premier pont de Sète était... Frontignanais ?

Prémices - ventrebleu, le premier pont de Sète pourrait-il être frontignanais ! ? ! L’hypothèse est crédible. Puisqu’à la construction du port, aucun pont n’a été anticipé. Pour se rendre sur le chantier en traversant les lagunes, il fallait emprunter une peïrade qui donnera son nom au quartier de La Peyrade. Un simple gué qui, au fil du temps, accueillera une jetée de pierre puis un véritable pont et des arches. De cette infrastructure, il ne reste aujourd’hui pas grand-chose. Mais les piétons et les cyclistes peuvent encore apercevoir les vestiges de l’ancienne chaussée en pierre.

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Les commentaires (1)
signéfurax Il y a 2 mois Le 04/03/2024 à 09:22

Y a pas à dire , c'était quand même mieux sans la tour infernale .