Minibus vandalisés, accusations de racisme... des versions qui divergent et des remous autour d'un match de football à Montpellier
Dans le quartier du Petit Bard à Montpellier, samedi 3 février, les minibus de deux équipes visiteuses ont été vandalisés. L’un des deux clubs accuse également les spectateurs d’insultes à caractères racistes. Ce que le FC Petit Bard dément fermement.
L’histoire débute le 15 octobre dernier à Frouzins en Haute-Garonne où les U17 de l’US Seysses-Frouzins, reçoivent ceux du FC Petit-Bard lors d’un banal match de niveau régional. "Je n’y étais pas mais on m’a rapporté des insultes racistes, explique le président du club montpelliérain Abdelaziz Ouaissa, qui a depuis présenté sa démission (lire par ailleurs). Mes joueurs ont été traités de "sales arabes". On voulait porter plainte mais, finalement, on a laissé tomber."
De son côté, le président de l’US Seysses-Frouzins, Gilbert Scafone réfute ces accusations : "Ce n’est pas vrai. Le match s’est mal passé, en effet, mais il n’y a pas eu de débordements en dehors du terrain."
Des accusations de racisme des deux côtés
Le match retour entre ces deux équipes a eu lieu ce samedi 3 février au stade Rachid-Malla de Montpellier. Et selon le dirigeant haut-garonnais, l’après-midi a mal tourné : "Les spectateurs nous ont traités de racistes, de sales blancs, de mangeurs de cochon avec un mégaphone pendant tout le match. Dans la tribune, les parents de nos joueurs ont reçu du gaz lacrymogène. Je n’étais pas sur place mais tout le monde est choqué. On a écrit un courrier à la Ligue pour relater les faits. On espère que ça puisse servir d’exemple pour que cela ne se reproduise plus."
À la lecture de ces graves accusations dans les médias, Mohamed Berrag, dirigeant et responsable de l’école de football du FC Petit-Bard, a tenu à réagir : "Je ne comprends pas, les matchs se sont bien passés. Les propositions prises par cette histoire sont incroyables. Nous sommes des dirigeants comme eux sauf que notre environnement est différent et on ne peut rien y faire, à part se battre contre ça. Mais que recherchent les dirigeants de Seysses-Frouzins en racontant des choses pareilles ? Il faut être factuel, je n’ai ni vu ni entendu ce qui est rapporté. Les accusations non vérifiées sont très graves. Quel impact vont-elles avoir sur notre club, sur nos dirigeants et éducateurs qui font du bon travail au quotidien ?"
L'AS Rousson, victime collatérale
Au moment de repartir en Haute-Garonne, les membres du club ont constaté des dégradations sur leur minibus garé en dehors du stade sur la voie publique. Tout comme celui de l’équipe du club gardois de l’AS Rousson, adversaire des seniors du FC Petit-Bard en Régional 2 le soir même et victime collatérale. "C'est inadmissible, a réagi Mouss Guiza, le directeur sportif de l'AS Rousson dans nos colonnes. On va porter plainte contre le club du Petit-Bard et contre la Ligue Occitanie car ils sont tenus de garantir la sécurité des joueurs, des officiels, et des moyens de transport. Un de nos deux minibus a dû le garer en dehors de l'enceinte… On a appelé la police, qui n'est pas venue immédiatement mais qui nous a proposé une escorte pour repartir." Selon le club gardois, les dégâts sont estimés à 9 000 €.
La réponse du FC Petit-Bard aux déclarations de l'AS Rousson
Au centre de la polémique après les dégradations sur le minibus du club de Rousson, le FC Petit-Bard a tenu à réagir : "Nous tenons à exprimer notre indignation face à ce type de faits divers inacceptables et réitérons notre soutien le plus ferme à l'AS Rousson et ses dirigeants. Notre club a le devoir d'assurer la sécurité des biens et des personnes dans l'enceinte du site sportif et nous nous y employons avec ténacité. Aucun acte de vandalisme n’a été commis sur le minibus garé dans notre enceinte. Les dirigeants de Rousson ne nous ont pas fait part d’un deuxième minibus garé sur la voie publique. Même si cela n'est pas de notre ressort, nous regrettons profondément cet acte gratuit, imbécile et inadmissible émanant de personnes extérieures au club."
Arnaud Dalla Pria (président de la Ligue Occitanie) : "Une montée de l'agressivité"
Le président de la Ligue Occitanie réagit aux événements du week-end à Montpellier et explique que l’instance régionale met en place des accompagnements pour les clubs.
Quelle est votre réaction par rapport aux faits rapportés samedi à Montpellier ?
Il y a plusieurs histoires. D’abord, le caillassage des minibus qu’on peut déplorer mais qui ne dépend pas de la Ligue parce qu’à ce niveau de compétition il n’y a pas d’obligation d'entrer les véhicules dans l’enceinte du stade. Ensuite, il y a un sujet qui nous concerne directement ainsi que les clubs : l’organisation de deux matchs en soirée coup sur coup peut poser problème. Enfin, il y a les propos qui auraient été tenus, j’en parle au conditionnel. Des rapports ont été établis, la commission de discipline va s’en saisir. Si les propos qui m’ont été rapportés ont été tenus, c’est grave. On ne peut accepter des propos racistes.
Constatez-vous une montée des incivilités cette saison ?
Même si on peut se féliciter d’avoir eu très peu d’incivilités envers les officiels depuis le début de la saison, on constate une montée de l’agressivité. À une époque, des plans d’actions d’accompagnement des clubs avaient porté leurs fruits. On va relancer ces plans d’actions très rapidement. Il faut que les dirigeants aient conscience que leur responsabilité est engagée sur ces situations qui se déroulent dans les stades.
Comment la Ligue peut accompagner les clubs au sujet des spectateurs non licenciés dans les clubs ?
Depuis cette année, la Ligue s’est dotée d’une commission régionale prévention médiation et sécurité. On a regroupé tous nos moyens pour qu’elle prenne contact avec les clubs identifiés qui peuvent avoir ces problématiques-là pour les accompagner. Une grande majorité de clubs subissent les comportements de spectateurs qu’ils ne connaissent pas. Une autre frange des incivilités est liée aux tensions entre clubs et c’est de la responsabilité de tous de comprendre que faire monter la pression en avant match peut avoir des conséquences dramatiques. Il doit y avoir une prise de conscience forte et collective.
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