La jeunesse de Millau à la rencontre des acteurs de la justice

Abonnés
  • Quatre tables rondes ont été organisées.
    Quatre tables rondes ont été organisées. Midi libre - Maxime Cohen
Publié le

Les jeunes lycéens ont rencontré ce jeudi, les professionnels locaux de la justice pour une meilleure connaissance.

Juges, avocats, policiers, gendarmes, greffiers, procureur... Non, ce n'est pas au tribunal de Millau que tout ce beau monde est réuni, mais bien dans les murs de la salle de la Menuiserie. Ce jeudi matin, plusieurs de dizaines d'élèves de Première de Millau, du privé et du public, ont droit à un moment unique avec les acteurs de la justice, en direct. Au programme de leur matinée, quatre tables rondes, sur quatre thèmes (prévention et protection, instruction, procès et application des peines) au cours desquelles ils pouvaient poser toutes les questions qu'ils voulaient, pour mieux saisir le fonctionnement du système judiciaire, encore trop méconnu. 

L'initiative a été portée par le Conseil local de sécurité et de prévention de la délinquance (CLSPD) et soutenu par les services de l'Etat. "C'est né de rencontres fortuites entre les éducateurs, les avocats, qui ont fait le constat que les adolescents ne connaissent pas suffisamment le système judiciaire, développe Sandrine Curvelier, de la Protection judiciaire de la jeunesse. Beaucoup ont la justice américaine en tête et nous parlent de sentiments d'injustice et nous avons fait le constat qu'il fallait les informer."

Alors, au cours des échanges de 45', tous chronométrés, les professionnels du système judiciaire ont expliqué leur rôle, tant lors des audiences qu'en dehors. "Je décide si je poursuis les gens ou non, et comment je le fais, présente par exemple le procureur Nicolas Rigot-Muller. À l'audience, j'expose au tribunal pourquoi l'infraction commise vaut telle peine que je demande et je dois justifier pourquoi cette peine est utile pour la société." 

Professionnels de la protection de l'enfance

Avec lui, des professionnels de la protection de l'enfance. "Quelles sont les caractéristiques d'un centre éducatif fermé ?", demande Raphaël. "Il sert à éviter l'incarcération, rétorque Pascal Reynes, chef du Pôle famille de l'Adavem (Association départementale d'aide aux victimes). Si la personne fugue, elle commet une infraction au contrôle judiciaire. Généralement, les jeunes y sont pour six mois renouvelables." Hors des murs du tribunal, l'association d'aide aux victimes conventionnée par le ministère de la Justice a des antennes à Millau et Saint-Affrique.

"Des auteurs qui sont des victimes"

Un rappel essentiel, puisque pour beaucoup, les portes du tribunal pour assister à une audience n'ont jamais été franchies. "Il y a tout le processus de prévention des infractions pénales et notamment sur les maltraitances qui n'est pas connu, reprend Sandrine Curvelier. Au collège et au lycée, le harcèlement est un thème à la mode et on se retrouve avec des adolescents auteurs de préjudices qui a la base sont des victimes."

Cette journée a été précédée d'interventions des professionnels dans les établissements et d'un travail préparatoire effectué avec les professeurs. "On s'est aussi aperçu que cette méconnaissance du système faisait que beaucoup de jeunes ne franchissaient pas la porte des tribunaux ou des services liés à la justice pour faire valoir leurs droits", commente Valentin Artal, élu à la Démocratie et à la Citoyenneté à la Ville de Millau. Après ces rencontres à bâtons rompus, les élèves des filières professionnelles de la cité du gant ont laissé place à leurs homologues du général ou du technologique l'après-midi pour des échanges de la même teneur.

Cet article est réservé aux abonnés
Accédez immédiatement à cet article
2 semaines offertes
Cet article est réservé aux abonnés
Accédez immédiatement
à cet article à partir de
2,49€/mois
Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?