Colère dans l'Education nationale : près de 1800 manifestants à Montpellier
Six organisations syndicales ont appelé à cette journée de grève suivie par un peu moins d'un enseignant sur deux ce jeudi. L'expression d'une colère aux multiples facettes, allant de la question des salaires à celle de la réforme dans les collèges. Sans oublier, la personnalité de la nouvelle ministre, Amélie Oudéa-Castéra, invitée à se "casser" de la rue de Grenelle.
"Oudéa-Castéra, ministre des bourgeois, casse-toi !" Sous les fenêtres du rectorat, plusieurs centaines d'enseignants ont invité, sans plus de ménagement que de surprise, la nouvelle ministre de l'Education nationale à quitter ses fonctions. L'épilogue d'une manifestation qui a rassemblé environ 1800 personnes de la Comédie à la rue de l'université. Une mobilisation placée sous le signe de "la défense de l'école". "Halte à ceux et celles qui l'insultent et la méprisent" avait lancé Stéphane Audebeau, secrétaire de la FSU 34, en préambule de ce rendez-vous relayé par six organisations syndicales.
Un enseignant sur deux en grève
Et si Amélie Oudéa-Castera a constitué l'une des cibles des manifestants réclamant "une ministre à plein temps", les motifs de mécontentement dans les salles de classe sont nombreux, particulièrement dans les collèges qui ont enregistré les plus forts taux de professeurs absents (55 % de grévistes selon les organisateurs). "On a les dotations horaires par établissement qui arrivent. Et on voit les problèmes que vont créer les groupes de niveau. On n'a pas les moyens de les créer. Et ça va bloquer les emplois du temps des élèves et des professeurs" expose Cyril, prof à Lunel. "Cela ne va pas, non plus, résoudre les problèmes d'inclusion. Les AESH ne pourront pas se dédoubler" ajoute Anne-Sophie du Snes-FSU.
"Manque de reconnaissance"
Selon les organisations syndicales, 47 % des enseignants étaient en grève ce jeudi dans l'Hérault, soit presque un sur deux, une participation satisfaisante pour Anne Peytavin du SNUipp pour laquelle la question des salaires reste aussi primordiale et conditionne en grande partie les difficultés de recrutement de nouveaux professeurs, pour une rémunération un peu plus élevée que le Smic. "En Europe on est toujours très mal placé. On touche moins, par exemple, que certaines catégories B du ministère de l'Intérieur" indique-t-elle. La responsable pointe également "le manque de reconnaissance, de soutien et d'appui" qui "sape le moral" d'un personnel très souvent "très consciencieux" et impliqué dans ses missions éducatives. "C'est lourd".
Cette journée d'action intervient alors que se discutent actuellement les cartes scolaires. Dans le premier degré soixante-huit fermetures sont envisagées à travers le département pour quarante-huit ouvertures. Lors de la première réunion intervenue ce mardi, l'ensemble des représentants syndicaux se sont opposés à cette nouvelle répartition. Un nouveau front est ouvert.
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