Colère des agriculteurs : une armée de tracteurs bloquent l'A75 à Antrenas (Lozère), "une mobilisation historique"
Deux colonnes d'engins agricoles, l'une au départ de La Garde, l'autre depuis La Canourgue, ont d'abord mené une opération escargot.
Comme toute manifestation revendicative digne de ce nom, l'opération escargot suivie d'un blocage de l'A75 au niveau d'Antrenas (Lozère), ce mardi 30 janvier 2024, a aussi eu le droit à ses chiffres divergents. Une fois tout le monde arrivé à bon port, la Fédération départementale des syndicats d'exploitants agricoles (FDSEA) et les Jeunes Agriculteurs de Lozère (JA 48) ont en effet revendiqué "plus de 200 tracteurs et 400 personnes en place". Des considérations ramenées à de plus justes proportions par la police, qui a comptabilisé 120 engins, pour 250 militants.
Ce qui est certain, c'est que cette nouvelle action des deux principales organisations du département était imposante. À 14h30, les abords de l'échangeur n°38 ressemblaient plus au parking d'une foire agricole qu'à une infrastructure routière. Alors que l'A75 était fermée dans les deux sens de circulation, les usagers de la route, des poids lourds pour la plupart, devaient se résigner à sortir et à partir en direction de Marvejols. Des bouchons monstres se sont formés aussi bien en direction de Clermont-Ferrand que de Montpellier.
"C'est du jamais vu"
L'opération escargot a débuté à 11h, simultanément à La Canourgue et à La Garde. Du côté du nord Lozère, cinquante premiers tracteurs se sont élancés, avant que d'autres ne les rejoignent à Saint-Chély-d'Apcher, à Aumont-Aubrac et au Buisson. Au final, après plus de trois heures de route pour effectuer 37 petits kilomètres, 90 machines parvenaient jusqu'au point de ralliement, où 30 engins en provenance du sud les attendaient.
"Je pense que c'est la première fois que nous avons une telle manifestation en Lozère, confiait sur le chemin Julien Tuffery, éleveur et premier vice-président de la chambre d'agriculture. Il y a huit ans, nous avions mis 100 tracteurs à Mende, mais là nous sommes bien plus. C'est historique." Un sentiment largement partagé. "Je discutais avec d'anciens leaders syndicaux qui me disaient que c'était du jamais vu", confirmait Hervé Boudon, le président des Jeunes Agriculteurs, lors de sa prise de parole.
Soutien de l'Association des maires
Une dizaine d'édiles étaient aussi présents, certains avec leur écharpe tricolore. "Comme la semaine dernière au Buisson, je suis présent pour leur apporter mon soutien total, a précisé Alain Astruc, premier magistrat de Peyre-en-Aubrac et président de l'Association des maires de Lozère (AMF 48). Ils ont besoin d'une reconnaissance pour le travail qu'ils font, et notamment au niveau des salaires. Nous avons une agriculture forte, nous avons besoin d'une agriculture vivante. J'espère qu'ils auront des réponses positives concernant les normes et le stockage de l'eau, entre autres. Il faut respecter leur liberté d'entreprendre."
La manifestation s'est dispersée à 16h30. Les syndicats n'excluent pas d'autres actions, notamment à Paris.
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