"Je ne savais rien" : un survivant de l'Holocauste retrouve sa famille 80 ans après, grâce à un test ADN

  • Archives de l'insurrection du ghetto de Varsovie en 1943.
    Archives de l'insurrection du ghetto de Varsovie en 1943. MAXPPP - ZIH
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Près de 80 ans après l'insurrection du ghetto de Varsovie en 1943, un survivant de l'Holocauste a pu retrouver sa famille grâce à un test ADN.

Il avait été retrouvé en 1943, à l’âge de 2 ans, seul en train d'errer dans les rues du ghetto de Varsovie. Rien ni personne ne pouvait attester de son identité.

À la fin de la guerre, il est pris en charge par Lena Küchler-Silberman, une juive polonaise ayant œuvré pour la Résistance. Cette femme avait été chargée par le comité juif de s'occuper des orphelins rescapés de la Shoah et de les emmener en Palestine. En 1949 alors qu'il est âgé de 8 ans, il émigre en Israël et est baptisé Shalom Koray par sa famille d'accueil.

"Sans le test ADN il n'y a rien"

Mais, comme le raconte The Guardian à l'occasion du 79e anniversaire de la libération du camp d'Auschwitz-Birkenau, l'enfant polonais, aujourd'hui âgé de 83 ans, a pu retrouver sa famille en août dernier.

Grâce à un test ADN et des experts en généalogie, l'octogénaire a pu retrouver Anne Meddin Hellman, une cousine aujourd'hui âgée de 77 ans et habitant Charleston aux Etats-Unis. Selon The Guardian, il fera sa rencontre à l'été 2024.

"Je ne savais rien. Sans le test ADN, il n'y a rien", a déclaré Shalom Koray. "Vous ne pouvez pas chercher quelque chose si vous ne savez pas ce que vous voulez trouver", a-t-il déclaré.

"Trouver Shalom est un miracle"

C'est la chercheuse Magdalena Smoczyńska, professeure à l’Université Jagellonne de Cracovie qui lance les recherches généalogiques durant l'été 2023. Elle invite alors l'octogénaire à envoyer un prélèvement de sa salive au site Internet MyHeritage afin d'y trouver une correspondance. 

Quelques semaines plus tard c'est chose faite. Si le nom de Shalom Koray ne lui disait rien au départ, en voyant sa photo, Ann Meddin Hellman a déclaré : "Lorsque la photo (de Shalom Koray) est arrivée, mon mari et moi nous sommes dit "C’est mon frère"".

Elle ajoute : "Nous pensions tous que cette branche de la famille avait été anéantie. Trouver Shalom est un miracle".

Les recherches de Magdalena Smoczyńska ont permis d'établir que le grand-père d'Ann Meddin Hellman avait émigré en 1893 aux États-Unis, plusieurs décennies avant le génocide.