Agriculteurs en colère : comment les Biterrois s'organisent pour l'action de vendredi
Une opération escargot est organisée vendredi 26 janvier, sur l'A9. Au moins une cinquantaine de tracteurs et véhicules sont attendus pour un départ à 7 h de la sortie Béziers ouest en direction de Montpellier.
Il faudra bien réfléchir avant de prendre son véhicule vendredi 26 janvier. Du moins ceux et celles qui prévoient de prendre l'A9 depuis Béziers. La colère du monde agricole, qui prend de l'ampleur en Occitanie, va grandement déborder sur les routes et autoroutes du territoire.
Pour le Biterrois, tout va commencer à 6 h 30 à la sortie Béziers ouest de l'A9. "Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles (FNSEA), Jeunes agriculteurs, Vignerons indépendants de l'Hérault, fédération des caves coopératives 34, mais aussi de la Chambre d'agriculture, le comité régional conchylicole Méditerranée et quelques pêcheurs ont répondu présents à notre appel à la mobilisation", explique Jean-Pascal Pelagatti, représentant la FDSEA Hérault.
Vignerons, éleveurs, céréaliers, maraîchers, conchyliculteurs, apiculteurs, manadiers...
Pour organiser cette journée de mobilisation, "la fédération a nommé des responsables de sites et chacun d'eux a actionné son réseau, par téléphone et sur les différents réseaux sociaux, pour mobiliser un maximum de monde, dans toutes les filières." Viticulteurs et vignerons, éleveurs, céréaliers, maraîcher, conchyliculteurs, "et même des apiculteurs et des manadiers" seront là. Dont l'éleveur biterrois Robert Margé.
"À l'instant où je vous parle (ce mercredi 24 janvier, à 12 h, NDLR), alors que nous pensions faire adhérer un total d'une centaine de tracteurs pour notre opération escargot, 200 feront partie du convoi. Quinze tracteurs à Béziers ouest et une trentaine de véhicules. Et ce n'est pas terminé !", sourit le vigneron du domaine viticole biterrois Les Graviers.
Le rendez-vous des manifestants a donc été fixé à Béziers ouest pour un départ à 7 h, en voiture ou sur son tracteur, en direction de Montpellier, plus exactement de la sortie Saint-Jean-de-Védas, par l'autoroute. Robert et Emmanuelle Ménrad ont annoncé leur présence.
Des ralentissements
Trois arrêts sont prévus pour récupérer d'autres manifestants : à Béziers Est, sur le parking de Décathlon (rendez-vous à 6 h 45) ; au péage de Bessan pour le secteur Agde-Florensac (rendez-vous à 6 h 45) et au péage de Balaruc (rendez-vous à 8 h) pour le secteur de Sète. Idem sur l'A75, au nord du Biterrois. "Comme nous ne voulons ni embêter les gens, ni dégrader quoi que ce soit, notre but étant de garder l'opinion publique avec nous, nous roulerons donc sur deux voies, pour laisser la troisième libre. Puis, nous avons prévu de rester environ deux heures au niveau du péage de Saint-Jean-de-Védas. Là, nous n'allons pas bloquer mais mettre en place un barrage filtrant", explique Jean-Pascal Pelagatti. Des tracts seront distribués, des explications sur les raisons de la colère données. Attention, ça va boucher puisque les véhicules passeront au ralenti !
Peu avant midi, le péage en question sera libéré car tous les manifestants ont rendez-vous devant la préfecture de Montpellier, pour une grillade. "Ça va faire des bouchons sur les routes et les rues montpelliéraines, forcément". La prudence et l'anticipation s'imposent donc.
Il ajoute : "Sachez que ce mouvement de colère national se veut, pour l'instant, respectueux et calme. Il s'agit de ralentissements. Mais il pourrait se durcir si nous ne sommes pas écoutés et entendus, avec possibilité, durant tout le week-end, de bloquer certains lieux stratégiques, comme la raffinerie de Frontignan, les autoroutes, les grandes surfaces, tous les organismes d'État ou publics comme la DREAL ou la DDTM."
La colère des éleveurs Margé
L'éléveur biterrois Robert Margé fera partie des manifestants, "ainsi que mon gendre, Vincent Chaptal, qui sera au rendez-vous de 6 h 30 à Béziers ouest sur son tracteur. Moi, j'irai directement à Montpellier", précise l'ancien directeur des arènes de Béziers.
Il ajoute : "Auparavant, c'est-à-dire ce jeudi 25 janvier, je serai présent au rassemblement de Nîmes. Et ce, à trois titres : en tant que président national des éleveurs de toros ; en tant que patriarche familial qui aimerait transmettre son outil de travail dans les meilleures conditions à ses enfants et petits-enfants ; comme candidat aux Européennes sur la liste Alliance rurale".
Et de pointer l'un des nombreux éléments qui l'ont décidé à entrer dans l'arène politique : "L'an dernier, dans l'Aude, il n'y a pas eu une seule installation en viticulture, c'est dramatique. Je suis d'ailleurs en train de travailler sur le sujet, notamment sur un moratoire pour que les jeunes agriculteurs soient beaucoup plus aidés que ce qu'ils le sont. Et aussi pour que l'État et la BPI (banque) interviennent pour des prêts à taux zéro et en se portant caution sur toute la duréee de l'installation."
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