Il faisait un tabac chez les fans de musculation : "Panoramix" fabriquait et vendait des médicaments dangereux

  • L'homme de 34 ans est soupçonné d'avoir gagné des milliers d'euros grâce à ce trafic présumé.
    L'homme de 34 ans est soupçonné d'avoir gagné des milliers d'euros grâce à ce trafic présumé. MAXPPP - Odilon Dimier
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MIDI LIBRE AVEC AFP

L'homme aurait été à la tête d'un traffic de produits dopants et de médicaments. Son procès s'est ouvert ce lundi 22 janvier à Paris

Il se faisait appeler "Panoramix" sur Internet, où il vendait à des adeptes de la musculation des stéroïdes anabolisants qu'il fabriquait artisanalement : le procès d'un trafiquant présumé de produits dopants et de médicaments, et de ses huit coprévenus, s'est ouvert lundi à Paris.

Jean-Yves T., 34 ans, est soupçonné d'avoir gagné des milliers d'euros grâce à ce trafic présumé, mis en place en 2019 et 2020 et basé dans la région toulousaine.

Il est jugé devant le tribunal correctionnel de Paris pour fabrication, importation, acquisition, cession et transport de "substances vénéneuses" et de médicaments, le tout en bande organisée, et pour exercice illégal de la profession de pharmacien. L'Ordre des pharmaciens s'est d'ailleurs constitué partie civile.

A ses côtés comparaissent sept hommes de 26 à 43 ans, eux-mêmes consommateurs de stéroïdes, et à qui la justice reproche d'avoir été impliqués à des degrés divers dans le trafic. Certains auraient stocké la "marchandise", d'autres géré commandes et livraisons, d'autres encore participé à la confection des gélules et produits injectables.

Sa mère poursuivie pour complicité

La dernière prévenue est la propre mère de "Panoramix", poursuivie pour "complicité" au titre de l'"aide logistique" qu'elle aurait apportée à son fils.

D'après l'accusation, le principal prévenu avait mis en place une "boutique en ligne" où il vendait ses produits sous la marque "Androgenix". "Tout (était) fait pour séduire le client : un site internet d'allure professionnelle, des offres promotionnelles, et une livraison garantie en France et à l'étranger sous 48 heures", avait relevé la gendarmerie au moment du démantèlement du réseau, en septembre 2020.

Or "ces produits interdits à la vente font peut-être prendre de la masse mais font surtout perdre la santé, avec des conséquences qui peuvent être dramatiques", avaient souligné les gendarmes.

D'après les enquêteurs, "Panoramix" achetait les principes actifs de ses produits en Chine. Puis il confectionnait lui-même les gélules, en mélangeant le principe actif avec un excipient - de la farine ou du lactose - au moyen d'un blender de cuisine.
Quant aux flacons de produits injectables, il les stérilisait à l'eau bouillante et à l'alcool, dans ce qu'il qualifiait lui-même de "laboratoire underground".

Du fait de ces "conditions de fabrication archaïques et dangereuses", les risques étaient "non hypothétiques" pour les consommateurs, selon une expertise versée au dossier. "Panoramix" doit être interrogé sur les faits lundi, au premier jour du procès prévu sur six journées d'audience, jusqu'au 31 janvier.