"Vous êtes un magicien, Monsieur !" : quatre ans de prison pour avoir volé les cartes bancaires de personnes âgées aux distributeurs
Récidiviste, un habitant de Beaucaire était jugé à Alès, ce jeudi 18 janvier, pour s’en être pris à des retraités qui n’ont rien vu venir, dans le Gard, en Ardèche et en Isère. Avec les cartes bancaires, il effectuait des retraits d’argent et effectuait des achats. Sa compagne était accusée de complicité.
Vingt-huit faits entre juillet et novembre, treize victimes, quasiment toutes des personnes âgées. Ce jeudi 18 janvier, au tribunal correctionnel d’Alès, un Beaucairois âgé de 37 ans et sa conjointe de 41 ans, inconnue de la justice, sont jugés en comparution immédiate. Lui pour vols et escroquerie, elle pour complicité.
Quelle était la technique de ce voleur ?
Le trentenaire est récidiviste et le cumul de ses condamnations au casier judiciaire atteint les dix-sept ans de prison. Aux distributeurs automatiques de billets, il dérobait les cartes bancaires et s’en servait pour retirer de l’argent ou effectuer des achats. Cela, au nord du Gard, dans des communes telles que Barjac et Saint-Ambroix, mais aussi en Ardèche ou en Isère. "Vous êtes un magicien, Monsieur !", souligne Marie-Lucie Godard, la présidente de l’audience, à l’évocation de sa technique. Ce délinquant, en effet, regardait discrètement le code de la carte, détournait l’attention de son propriétaire pour s’en emparer, puis disait que la CB avait été avalée par la machine. Des méfaits qu’il commettait le week-end ou le lundi, lorsque les agences bancaires sont fermées. Au final, le montant global des retraits et des achats qui ont suivi atteignait plus de 11000 €.
"Un mauvais engrenage", explique le prévenu
Interrogé, le mis en cause dit avoir "choisi le mauvais chemin", pour rembourser un crédit après avoir été licencié, avant d’être entraîné dans "un mauvais engrenage". Il défend alors sa compagne : "Elle n’a rien à voir dans tout ça. Elle n’a jamais volé un bonbon." "On la voyait dans les magasins", soulève alors la présidente. Justement, cette trentenaire se défend tant bien que mal avant que la juge ne la mette face à ses contradictions et lui dise qu’"à un moment donné, vous savez que ça va mal se terminer". La complice finit par avouer qu’elle se doutait que les CB étaient volées…
Me Euria Thomasian : "La réponse est ailleurs"
"Ce dossier, c’est l’histoire d’un homme qui, à force de travail, a excellé dans son métier : voyou, voleur et escroc", attaque Quentin Larroque, le substitut du procureur. Contre le "maître de l’illusionnisme", il requiert quatre ans de prison, un mandat de dépôt, la révocation d’un sursis de six mois et une interdiction du Gard durant trois ans. Pour sa complice, il souhaite 18 mois avec sursis et 3000 € d’amende. "Quand on est amoureux, on peut ne pas voir les choses", soulève Me Gilbert Bekale, l’avocat de la femme, en plaidant la relaxe. Me Euria Thomasian, pour le mis en cause, estime que "la réponse est ailleurs : ce n’est pas dans la prison, c’est dans l’éducation".
Il est interdit de séjour dans le Gard durant trois ans
*En vain. Lui écope de 42 mois et son sursis est révoqué, ce qui fait quatre ans de cellule. S’ajoutent un mandat de dépôt et une interdiction du Gard pendant trois ans. Sa concubine prend un an avec sursis et doit payer une amende de 3000 €.
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