Justice saisie, plan d'action, subventions coupées.. les décisions s'enchaînent après la polémique sur le lycée Stanislas

  • La polémique autour de l'établissement Stanislas continue d'enfler
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Mardi 16 janvier, le site d'information Mediapart publiait un rapport sur l'école privée Stanislas. Accablant, il dénonce des comportements homophobes et sexistes entre autres au sein de l'école. Dans ce contexte, deux sénateurs et l'association SOS Homophobie ont décidé de saisir la justice alors que la ville de Paris a fait le choix de couper provisoirement les subventions vers l'établissement. 

La polémique autour de l'école Stanislas continue d'enfler. Cet établissement catholique privé du VIème arrondissement de Paris se retrouve dans une tempête médiatique depuis plusieurs jours. La nouvelle ministre de l'Enseignement Amélie Oudéa-Castéra a allumé la mèche par ses déclarations sur les heures non remplacées dans l’enseignement public qui auraient, selon elle, motivé sa décision de placer ses enfants dans cet établissement privé.

Ensuite, un rapport sur l'école Stanislas révélé par le média d'investigation Médiapart mardi 16 janvier est venu enfoncer le clou. Dedans, on y apprend notamment que seraient prononcés au sein de l'établissement de nombreux discours homophobes et anti-avortements : "L’avortement signifie toujours tuer volontairement une personne humaine innocente." ou encore "La sodomie apporte le sida, l’homosexualité est un péché, une maladie qui vient du fait que maman a trompé papa" pourrait-on ainsi entendre entre les murs de Stanislas.

"Cet établissement met en danger les élèves"

Des révélations qui ont rapidement fait réagir. Deux sénateurs communistes, Ian Brossat (Paris) et Pierre Ouzoulias (Hauts-de-Seine) ont déclaré ce mercredi 17 janvier "saisir aux côtés de SOS Homophobie la justice" suite aux conclusions de ce rapport, selon une information de 20 Minutes.

Ils assurent vouloir effectuer "un signalement au procureur de Paris au titre de l’article 40 du code de procédure pénale" et saisir "par voie d’avocat le préfet de Paris pour demander le déconventionnement du lycée".

"Cet établissement met en danger les élèves. Il témoigne d’éléments qui ont des conséquences indéniables sur la santé psychique des enfants. On découvre toute la mécanique qui pousse les enfants LGBT à se suicider", alerte Ian Brossat auprès de 20 Minutes.

"Homophobie, misogynie, non-respect des valeurs de la République : les faits sont graves. Le gouvernement ne peut rester indifférent", insiste-t-il sur X (anciennement Twitter).

Homophobie, misogynie, non respect des valeurs de la République : les faits sont graves.

Le gouvernement ne peut rester indifférent.

Avec @OuzouliasP, nous saisissons le Procureur et le Préfet de Paris pour demander le déconventionnement de Stanislas. https://t.co/q9OQuld2Er

— Ian Brossat (@IanBrossat) January 17, 2024

La ville de Paris coupe ses subventions envers l'établissement 

Du côté de la ville de Paris, la réaction ne s'est pas non plus fait attendre. La mairie de la capitale a annoncé ce mercredi 17 janvier dans un communiqué la suspension provisoire de ses financements auprès de l'établissement privé, rapporte BFMTV. Un financement "obligatoire", qui s'élève selon ce communiqué à un peu plus de 1,3 million d'euros annuel, "correspondant aux 483 élèves scolarisés en école maternelle et élémentaire, et aux 1.329 élèves au collège".

Le versement de la somme "sera suspendu à titre conservatoire, dans l'attente des clarifications requises de la part de l'État", indique la municipalité parisienne. 

Car l'Etat s'est en effet emparé de l'affaire. Le fameux rapport fera l’objet d’un "plan d’action" suivi avec "rigueur" a  promis ce mercredi la ministre de l’Éducation nationale. Il "a été commandé en février 2023, et bouclé début août 2023. Et aussitôt Gabriel Attal (alors ministre de l’Éducation) a demandé au rectorat et à l’inspection générale de suivre un plan d’action qui fait presque 15 mesures", a assuré Amélie Oudéa-Castéra sur France 2.

Ce plan "sera suivi avec toute la rigueur nécessaire", a ajouté la ministre. Les prochains jours s'annoncent chauds du côté de Stanislas.

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Les commentaires (25)
artur rainbow Il y a 3 mois Le 18/01/2024 à 10:14

Le vrai scandale est que les élèves de Stanislas savent lire et écrire correctement, qu'on leur y enseigne l'histoire , la géo et la grammaire et que le taux de réussite au bac y est de 100% , tous avec mention sauf en 2018 où le taux des mentions est tombé à 99% . C'est intolérable dans une république égalitaire.. Qu'on ferme cet établissement et que ses 3000 et quelques potaches aillent dans le public où ils apprécieront la différence...et les adversaires de l'enseignement privé assumeront le transfert de charges financières revenant à l'Etat.

alesienlibre Il y a 3 mois Le 19/01/2024 à 17:26

L'école privée s'est améliorée ?
Non, c'est plutôt l'école publique qui s'est dégradée !
J'ai eu l'occasion de quitter mon lycée, il y a longtemps, et d'atterrir à l'école Saint-Truc à côté. La différence de niveau était réelle : en arrivant je me suis instantanément retrouvé tête de classe, grâce au retard par rapport au lycée public... c'était un peu avant 1968.

Anti-beaufs et VC réacs Il y a 3 mois Le 18/01/2024 à 09:39

Argent privé pour le privé , argent public pour le public. Quitte à faire de la ségrégation par l'argent autant aller jusqu'au bout et ne pas aider les familles riches avec de l'argent public pour scolariser leurs enfants dans des institutions privées. Ce report de moyens financiers sur le public améliorerait l'école publique républicaine et laïque.

Rosedusud Il y a 3 mois Le 18/01/2024 à 10:51

Les "familles riches" et celles qui le sont moins paient des impôts et ont les mêmes droits que les autres, c'est à dire scolariser leurs enfants dans des écoles qui d'appliquer les programmes de l'EN et sont sous contrat avec l'état. Toutes les familles qui incrivent leurs enfants dans des écoles dites privées se privent de beaucoup de loisirs pour donner une éducation à leurs enfants, tous ne sont pas des nantis qui profitent des aides publiques. Ces écoles sont en général d'un bon niveau et les enfants y sont plus maintenus que dans le public où ils sont livrés à eux-mêmes souvent par l'absence de professeurs. Les parents qui travaillent ce qui est souvent le cas confient donc leurs enfants au secteur privé. Si l'école publique offrait un enseignement de qualité, les enfants n'iraient pas en privé. Quant aux accusations portées contre cet établissement, il faut des preuves, des dates des noms un ou plusieurs dépôts de plainte, on ne peut accuser sans preuves.

archipol Il y a 3 mois Le 18/01/2024 à 10:54

améliorerait l'école publique républicaine et laïque...
Bon courage !

alphacarotene Il y a 3 mois Le 18/01/2024 à 09:33

"Prosélytisme, soupçons d'ingérence islamiste, enseignements choquants... pourquoi ce lycée musulman de Lille inquiète ?" midilibre 28/11/2023
Ben faisons des enquêtes comme celle de Stanislas ou Averroès dans tous les lycées privés de France, je suis curieux desquels vont rester ou non. Puis après on fait pareil dans les lycées publiques, mais pour de vrai cette fois, je suis curieux du nombre de lycée publique où ne pas être homo est un pécher pour la religion non théiste aujourd'hui prépondérante dans l'administration et l'éducation en France