Qu'est-il reproché au collège-lycée privé Stanislas où les enfants de la ministre Amélie Oudéa-Castéra sont scolarisés ?

Publié le , mis à jour

Ce 13 janvier 2023, les révélations de Médiapart sur l'établissement où la ministre Amélie Oudéa-Castéra a choisi de mettre ses enfants font polémique. Si une part des critiques ciblent, plus idéologiquement, le fait qu'il s'agisse d'un collège lycée privé, d'autres se souviennent d'une vraie enquête qui accable l'institution parisienne Stanislas. 

À peine nommée pour son nouveau poste à l'Education en plus de son rôle de ministre des Sports, Amélie Oudéa-Castéra est dans la tourmente. En cause, le choix de l'établissement scolaire de ses enfants révélé par Médiapart

Le collège lycée privé Stanislas, situé à Paris, est une institution catholique aussi bien reconnue pour son exigence que fustigée pour sa rigidité.

Établissement privé

La révélation de nos confrères en a surpris plus d'un. La ministre de l'Education nationale scolarise ses enfants dans le privé. Au-delà de cela, le directeur de l'établissement Frédéric Gautier décrit une institution "dont le projet éducatif, référé à l’Évangile du Christ et à l’enseignement de l’Église, est de développer tous les talents de nos élèves pour les accompagner sur leur chemin d’excellence", sur son site

Hallucinant : L’école publique dont je suis désormais la ministre n’était pas assez bien pour mes enfants alors je les ai scolarisés dans un lycée privé dont les valeurs sont, selon les enquêtes qui y ont été réalisées, loin des valeurs républicaines. https://t.co/AOILjEWDkW

— Olivier Faure (@faureolivier) January 12, 2024

Le collège lycée sous contrat niché dans le 6e arrondissement de Paris permet pour plusieurs milliers d'euros annuels, de s'instruire dans un cadre privé avec trois mots d'ordre : "Accueillir, réussir, servir" - un peu différemment des établissements laïcs publics. 

Visé par une enquête

Scolariser ses enfants dans le public ou le privé appartient à la ministre. En revanche, il est reproché à l'établissement d'avoir pu maltraiter certaines valeurs républicaines. Des actes présumés qui font encore l'objet d'une enquête, comme le révélait Médiapart dans une précédente publication. 

Le média d'investigation déplorait en juin 2022 "les insultes homophobes omniprésentes, les intervenants proches de La Manif pour tous demandant la chasteté aux élèves homosexuels, et les membres de l’Église invités pour vanter les thérapies de conversion, désormais interdites par la loi". 

A lire aussi : Amélie Oudéa-Castéra prend du galon pour réconcilier éducation et sports à sept mois des JO de Paris

L’Inspection générale de l’éducation, du sport et de la recherche (IGÉSR) a été saisie en février 2023 par le ministère de l'Education nationale, rapporte Le Parisien. En outre, un appel a témoignage a été lancé pour recueillir les récits pouvant confirmer ou infirmer les faits reprochés. 

Depuis le début de l'enquête, le directeur de l'établissement se défend et préfère parler de "traditions éducatives" davantage que d'abus conservateurs, assurant que les parents d'élèves ont confiance en l'enseignement de Stanislas.

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Les commentaires (49)
Lavande-et-Romarin Il y a 3 mois Le 15/01/2024 à 10:58

Les gens mettent leurs enfants à Stanislas pour la qualité de l'enseignement et la quantité de travail. Il se trouve que l'école est catholique, donc le discours ambiant y est vraisemblablement catholique. Ce qu'on peut déplorer c'est que l'enseignement public ait moins d'ambition pour ses élèves que Stanislas n'en a pour les siens.

Urbanpulp Il y a 3 mois Le 16/01/2024 à 21:08

Si vous fréquentiez des enseignants de l'école publique vous rencontreriez des personnes investis et ne manquant aucunement d'ambition pour leurs élèves. Il n'y a aucune sélection élitiste dans les classes publiques et le niveau global de nombreux élèves est donc bien différents, les amener à de très bons résultats est ainsi bien plus difficile. Pourriez-vous me dire si les écoles privées acceptent les élèves allophones (ne sachant pas parler le français) ou deux voire trois AVS dans certaines classes ? Accueillent-ils des élèves déplacés pour raison disciplinaires ou bien des mineurs transférés par la justice en attente d'un procès ? Pour en venir à l'enseignement catholique, il y a un contrat à respecter avec l'Etat républicain et cet établissement ne le respecte pas ainsi que les enquêtes le démontrent. L'intégrisme religieux n'a rien à faire dans une école de la République française qu'elle que soit la religion. De nombreux autres établissement privés similaires sont respectueux de ce contrat et leurs résultats sont qualitativement équivalents.

Narbes Il y a 3 mois Le 14/01/2024 à 17:35

Une enquête sur un lycée ou la ministre à ses enfants... Circulez il n y a rien à voir on écrase l affaire et puis c est tout...

alphacarotene Il y a 3 mois Le 15/01/2024 à 14:45

Une enquête ? Vous parlez de quoi, ce qui lui est reproché c'est d'avoir hérité des fonctions liées à l'école publique mais de ne pas avoir mis ses enfants à l'école publique (juste 6 mois l'ainé apparemment), mettre ses enfants dans le privé c'est pas encore un délit, c'est juste de mauvais gout pour une ministre de l'éducation publique... Il n'y a pas d'affaire ou d'enquête a écraser.

Narbes Il y a 3 mois Le 15/01/2024 à 15:44

Je ne parlais pas de la ministre mais du collège

Lepénoïde débranché Il y a 3 mois Le 14/01/2024 à 11:24

Ces serviteurs de l'Etat supposés sont en réalité des copains, mis là pour faire une juteuse liste de clients et relations qu'ils exploiteront ensuite dans le privé.

Droite conservatrice, gauche caviar, et extrême-droite tendance royaliste et comptant sur Poutine, aux aguets ...