Il dit avoir payé 400 000 euros pour obtenir son poste de sélectionneur d'une équipe nationale de football
L'ex-sélectionneur de la Chine, Li Tie, en détention provisoire pour corruption, a déclaré avoir versé près de 400.000 euros pour obtenir sa nomination en janvier 2020. Des propos illustrant les malversations dans le football national contre lesquelles Pékin dit lutter.
Lors de ces confessions, diffusées mardi soir dans un documentaire de la télévision publique CCTV, le technicien d'aujourd'hui 46 ans a également affirmé avoir contribué à truquer des matches lorsqu'il était entraîneur de club.
"Je regrette énormément. J'aurais dû rester terre-à-terre et suivre le droit chemin", a-t-il déclaré, l'air penaud. "Il y a certaines choses qui, à l'époque, étaient des pratiques courantes dans le milieu du football."
Former officials in the soccer sector expressed remorse for how their corruption caused disorders in the sector in an anti-graft special aired on Tuesday night. In November 2022, Li Tie, the former head coach of the Chinese national men's football team, was placed under… pic.twitter.com/rBcJ284ca0
— China Daily (@ChinaDaily) January 9, 2024
En janvier 2020, lorsqu'il avait succédé à l'Italien Marcello Lippi comme sélectionneur, l'ex-joueur d'Everton (Premier League) avait déclaré réaliser "l'un des plus grands rêves" de sa vie. Pour le réaliser, il a expliqué dans le documentaire avoir demandé au club dont il était alors l'entraîneur, Wuhan Zall, d'intervenir en sa faveur auprès de l'Association chinoise de football (CFA), organisme étatique qui fait office de fédération.
Selon ses dires, le club, à qui Li Tie avait promis un retour d'ascenseur une fois nommé, a ensuite versé deux millions de yuans (255.000 euros) de pots-de-vin à Chen Xuyuan, alors président de la CFA.
Le résultat d'une grande campagne contre la corruption
Li Tie a également affirmé avoir donné de sa poche un million de yuans (128.000 euros) au secrétaire général de la CFA. Peu après sa nomination, il avait convoqué en sélection quatre joueurs du Wuhan Zall qui, de l'aveu même de leur président de club, interrogé dans le documentaire, "n'avaient pas le niveau pour y accéder".
Li Tie n'avait pas réussi à qualifier la Chine pour le Mondial-2022 au Qatar et avait été démis de ses fonctions en décembre 2021. Il a encore déclaré avoir contribué à acheter plusieurs matches ayant permis aux équipes chinoises de deuxième division qu'il dirigeait d'accéder à l'élite.
L'agence nationale anticorruption avait lancé fin 2022 une enquête à son encontre, qui a conduit à faire tomber une dizaine de hauts dirigeants et cadres de la CFA, dont l'ex-président Chen Xuyuan.
Ce dernier a été inculpé en septembre pour corruption. Il a avoué dans le documentaire avoir reçu d'importantes sommes d'argent d'acteurs du milieu du football désireux de s'attirer ses bonnes grâces. "Je veux présenter à tous les fans de football en Chine mes plus profondes excuses", a-t-il déclaré l'air grave.
Ces poursuites dans le football s'inscrivent dans le cadre d'une grande campagne anticorruption initiée par le président Xi Jinping. Le pouvoir chinois a de grandes ambitions pour l'équipe nationale, mais celle-ci reste engluée à la 79e place au classement Fifa, au même niveau qu'il y a 10 ans.
J'ai déjà un compte
Je me connecteSouhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?