Gabriel Attal, fidèle du Président, désormais aux commandes à Matignon : les priorités du nouveau chef du gouvernement

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  • Passation de pouvoir solennelle, mardi après-midi, entre Élisabeth Borne et Gabriel Attal, à Matignon
    Passation de pouvoir solennelle, mardi après-midi, entre Élisabeth Borne et Gabriel Attal, à Matignon MAXPPP - Luc Nobout
Publié le
Christelle Bertrand

Le nouveau Premier ministre a assuré vouloir centrer son action sur les classes moyennes. Avec deux priorités, éducation et économie, sur lesquelles le Président pourrait garder la haute main.

Les micros ont eu le temps de prendre froid… Dès 10 h, mardi matin, la cour de Matignon était fin prête pour accueillir un nouveau Premier ministre. Gravier lissé, micros dressés, mais, à quelques encablures de là, le toujours ministre de l’Éducation faisait comme si de rien n‘était. Il poursuivait sa visio avec les proviseurs.

Il faudra attendre 12 h 15 pour que tombe enfin de communiqué de l’Élysée le nommant Premier ministre. Jusqu’au dernier moment, des réticences se sont exprimées au sein même de Château. Mais le chef de l’État n’a pas cédé.

"Proche du Président"

"Attal, c’est quelqu’un de proche du Président et cela correspond à l’idée que ce dernier se fait de la gouvernance. C’est normal qu’il ait un gouvernement à sa main", commentait, quelques minutes plus tard, un ministre de premier plan.

Par cette nomination, Emmanuel Macron entend, en effet, reprendre en main le cours de son quinquennat. "Il va se recentrer sur ses fidèles, sur la macronie originelle", assurait, dès lundi après midi, une proche du chef de l’État.

J’emmène avec moi la cause de l’école. Je réaffirme l’école comme étant la mère de nos batailles, à qui je donnerai, comme Premier ministre, tous les moyens d’action nécessaires

Mais surtout, le locataire de l’Élysée entend bien placer dans son giron certains sujets qui lui sont chers.

L’Éducation, dans un premier temps. Gabriel Attal pourrait continuer à superviser le sujet, comme il l’a laissé sous-entendre : "J’emmène avec moi la cause de l’école. Je réaffirme l’école comme étant la mère de nos batailles, à qui je donnerai, comme Premier ministre, tous les moyens d’action nécessaires. Il y aura de ce point de vue une forme de continuité", a assuré le nouveau locataire de Matignon.

Mais Emmanuel Macron entend bien continuer, comme il l’a déjà fait, à s’impliquer dans ce domaine. L’économie, ensuite. "Le Président s’empare des sujets qu’il souhaite. L’économie, c’est le point fort de ces sept dernières années, les usines ouvrent, le chômage baisse, c’est normal qu’il le préempte", nous assure-t-on du côté de Bercy.

"La priorité donnée au travail"

Gabriel Attal a d’ailleurs fait la part belle au sujet, dans son discours : il entend "continuer à transformer notre économie autour de trois axes majeurs", le premier étant "la priorité donnée au travail".

"Travailler doit toujours être mieux valorisé que ne pas travailler", a déclaré le nouveau Premier ministre. Les deux autres axes seront "la libération de notre économie, avec la simplification drastique de la vie de nos entreprises" et, enfin, "l’action résolue que nous devons mener pour notre jeunesse".

Les classes moyennes seront, une fois de plus, au cœur de cette seconde partie de quinquennat : "Les classes moyennes, cœur battant de notre pays. Cette classe moyenne qui travaille et qui finance par son travail nos services publics et notre modèle social, ces Français qui parfois ne s’y retrouvent plus", a lancé Gabriel Attal.

"Les gens en ont assez de cotiser pour ceux qui ne bossent pas"

Quelques heures plus tôt, un ministre de premier plan faisait déjà le décryptage : "Les gens en ont assez de cotiser pour ceux qui ne bossent pas, on arrive à un point de rupture. Marine Le Pen récupère les salariés, aujourd’hui." 

Selon lui, le gouvernement devrait être amené à travailler sur de nouvelles baisses des dépenses de santé et un ajustement des aides sociales. Reste que la nomination de Gabriel Attal ne change en rien la donne politique au Parlement.

Le nouveau Premier ministre a annoncé qu’il recevrait les oppositions mais sans grande illusion. "Il va nous falloir être très modestes", nous assure un ministre, pour lequel le recours au référendum pourrait être une manière de contourner les blocages à l’Assemblée.

Hommage au Président

"Si on ne consulte pas, on va se prendre le mur", assure-t-il, ajoutant que le Président serait désormais plus ouvert à l’idée.

Quant à Gabriel Attal, il a terminé son discours avec des accents très macronien : "La France ne rimera jamais avec déclin, la France, elle rime avec sursaut, avec audace, elle rime avec grandeur." Presque un hommage au style du Président.

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