Les soldes d'hiver, un rendez-vous désormais superflu selon les commerçants indépendants d'Alès

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  • Chez "Fabre Chaussures", l'optimisme reste tout de même au rendez-vous.
    Chez "Fabre Chaussures", l'optimisme reste tout de même au rendez-vous. MIDI LIBRE - Alexis BETHUNE
Publié le , mis à jour

Dès ce mercredi 10 janvier, les boutiques du centre-ville proposeront pendant un mois des réductions allant jusqu'à - 70%. Mais pour les vendeurs de prêt-à-porter, cette période n'est plus rentable pour les affaires. 

À la veille du top départ d'un mois de soldes, ce mercredi 10 janvier, les commerçants des rues d'Avéjan et Saint-Vincent s'affairent en boutique. Étiquetages, réorganisations des rayons... L'entrain autour des derniers préparatifs laisse présager à une saison de soldes ordinaire.

Pourtant, pour une dizaine de commerçants indépendants du centre-ville, ce rendez-vous des bonnes affaires est une source d'angoisse. "Les soldes suivaient initialement un schéma très simple : évacuer une fois par an une marchandise de saison, renflouer une trésorerie, recommencer", établit Frédéric Brunel, gérant de la boutique Caractères, située juste à l'entrée de la rue St-Vincent. "À ce jour, le schéma est le même, mais avec deux saisons de ventes à prix réduits et beaucoup moins de consommateurs en boutique. On perd de l'argent sur une période qui autrefois ramenait de la clientèle. Et les conséquences de cette nouvelle consommation se voient en ville : une soixantaine de cellules commerciales sont vides en ville ", se désole ce dernier, également président de l'association Alès Commerces en Ville (ACEV). 

Moins de clients en boutique 

Pour justifier la pénurie de clientèle, les petits commerçants du prêt-à-porter notamment, s'accordent sur la concurrence déloyale entre les grandes marques et les indépendants, impossible à contrer pour beaucoup des commerçants d'en-ville.

"Les enseignes franchisées sont en promotions toute l'année. Étant à mon compte, ce ne serait pas rentable et je ne pourrais plus vivre de mon commerce. Mais dans un contexte d'inflation, les gens sont poussés à acheter des produits en promotion et moins chers en ligne. Le commerce en ligne nous a totalement dépassés", explique une vendeuse de prêt-à- porter et d'accessoires rue d'Avéjan."Nous ne sommes pas des soldeurs, mais des vendeurs. Sans marges, on ne peut plus rien faire. Il faut que la loi fasse la différence entre les franchises et les boutiques indépendantes", martèle Nathalie Baldy, gérante de la boutique Alexis depuis trente-trois ans. 

Une préparation "pour les fidèles"

"Heureusement, nous avons nos clients fidèles pour survivre", relativise Michèle Gaillard, propriétaire de la boutique Carnaby. " Il faut tenir le coup. On a pu écouler des ventes privées pour nos clients fidélisés, et on s'est préparés comme d'habitude pour les quatre semaines à venir ". Tous les commerçants se sont appliqués à proposer des promotions entre 20 et 60%, voire plus en fin de soldes. " Il faut rester optimistes, les locaux seront quand même à la recherche de bonnes affaires. Avec un peu de chance, on continuera à attirer du monde en ville ",  assure Grégory Fabre, à la tête de Fabre Chaussures

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