"J’étais aux anges de venir à Sète" : après 18 ans aux halles, Martine baisse le rideau du Comptoir du Sud
Le samedi 6 janvier, Martine quittera définitivement les halles de Sète.
"En 2021, j’avais déjà songé à plier boutique. Mais au moment de franchir le pas, j’ai eu une prise de conscience et j’ai décidé de poursuivre l’aventure." Deux ans plus tard, le temps est finalement venu pour Martine Leiba-Guiton de ranger ses étales, de baisser le rideau du Comptoir du Sud et de passer le flambeau à une jeune repreneuse. Aux halles, la Parisienne de 71 ans était un “personnage”.
Vendeuse ou comédienne ?
Depuis son arrivée en 2005, elle ne laissait personne indifférent, de par ses actions et sa personnalité atypique. Certains se souviendront des savons de Marseille ou des parfums qu’elles vendaient, d’autres de ses cheveux roux ébouriffés, mais la plupart retiendront la vivacité d'adolescente de la septuagénaire. La commerçante vivait même son aventure "à fond" depuis deux ans en faisant du stand-up pour échanger et rire avec les passants.
Pourtant voir la comédienne aux halles relève du hasard. Après avoir grandi aux côtés de parents commerçants ambulants, elle s’était promis de ne pas marcher sur leur trace. Mais un jour des années 1990 l’emmena à Sète. Et le coup de foudre fut immédiat.
"Les halles, les gens, la mer, le mont Saint-Clair…", sont responsables de cet amour qui lui fit quitter Paris avec son mari pour l’Île singulière. "Il m’avait dit qu’il voulait venir vivre ici et il ne savait pas que j’étais amoureuse de cette ville, donc j’étais forcément aux anges", se souvient celle dont les quelques rides sont les seuls témoins de son âge. Puis en 2005, cinq ans après avoir perdu son mari, l’occasion d’ouvrir une boutique aux halles se présente.
Des vacances bien méritées
Au fil des années, le Comptoir du Sud se fait connaître. La clientèle devient fidèle. Et l’engagement citoyen de Martine dynamise le marché. "Pour les fêtes en 2009, on avait organisé une tombola de paniers cadeaux avec les autres commerçants, et Pierre Vassiliu avait fait le tirage au sort. En 2011, pour la fête des mères, j’avais fait exposer les dessins et les poèmes d’élèves d’écoles de la ville dans les halles."
En dehors du poumon de Sète, la survivante d’une noyade durant l’été 2023 avait également mené des interventions dans des collèges et lycées pour lutter contre l’homophobie.
Quel avenir ?
Dans cette lignée, elle compte renouveler l’expérience après son départ, cette fois-ci avec la thématique du harcèlement scolaire. "Ainsi, je ne peux pas dire que je parte à la retraite, car je ne resterai pas en retrait", commente-t-elle, sourire aux lèvres. Mais avant tout, Martine passera par Paris pour voir des expositions et satisfaire son appétit pour l’art, avant d’entamer un tour de France. Non pas avec un esprit sportif, mais de découverte pour visiter toutes les villes françaises qu’elle ne connaît pas encore.
D’ici là, peut-être croiserez-vous Martine dans les ruelles, musées, théâtres et surtout cinémas de Sète, sa passion.
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